jeudi 4 août 2011

L'esprit de Pontigny


Après la commémoration en 2010 du centenaire de la première « Décade de Pontigny », les Amis de Pontigny proposent une série de conférences et présentations – illustrées par des photos de Pontigny et ponctuées de lectures – afin de faire partager un peu de l'esprit qui a soufflé sur les Entretiens d'été, organisés par Paul Desjardins et sa femme de 1910 à 1939, dans les bâtiments de l’ancienne abbaye cistercienne.


Pierre Masson, qui vient d'éditer la correspondance Gide-Desjardins-Heurgon
évoquera un "Gide en famille à Pontigny" le 27 août lors des soirées 
littéraires organisées tout cet été par les Amis de Pontigny


6 août à 20h30 –Paul Desjardins et Ramon Fernandez, recherche d'un humanism, par Irène Fernandez
Évocation des rapports intellectuels de Paul Desjardins et de Ramon Fernandez, à partir d'un souvenir personnel très vif d'un portrait inédit de Paul Desjardins par Ramon Fernandez, qui devrait permettre de se remémorer le projet de Paul Desjardins et de s'interroger au sujet du Pontigny des décades comme lieu "utopique".

13 août à 20h30 – Les « Décades de Pontigny » dans le parcours philosophique et poétique de Gaston Bachelard, par Jean-Luc Pouliquen
Entre 1929 et 1939, Gaston Bachelard participera à trois reprises aux Décades. Elles jalonnent dix années particulièrement fécondes de son itinéraire, la séquence où il fait son entrée sur la scène culturelle et construit les fondations d'une œuvre à deux visages : épistémologique et littéraire.

27 août – Gide en famille à Pontigny, par Pierre Masson
Les débuts de Gide à Pontigny furent d'abord prudents, voire méfiants, surtout à l'égard de Paul Desjardins. Mais la période d'après 1918, où Gide se retrouvait entouré de la Petite Dame et de ses amis, fut marquée par des relations plus étroites, les heurts mêmes n'empêchant pas une plus grande proximité intellectuelle entre les deux hommes, tandis que l'amitié naissait entre Gide et Anne Desjardins.

24 septembre de 16h30 à 19h – Gisèle Freund : une photographe à Pontigny, par Lorraine Audric
Jeune étudiante en sociologie et militante engagée, Gisèle Freund est contrainte de fuir l'Allemagne nazie en 1933. Paris devient alors sa terre d'exil, puis son pays d'adoption. Férue de littérature, elle se lie rapidement d'amitié avec de nombreux écrivains, comme André Malraux ou Jean Paulhan, tandis qu'elle termine sa thèse à la Sorbonne. Elle trouvera refuge à Pontigny à plusieurs reprises entre 1934 et 1939, où, grâce à son Leica, elle capturera l'atmosphère des Décades tout en faisant le portrait de leurs participants.

et André Spire et Paul Desjardins, par Marie-Brunette Spire
La vie d'André Spire fut longue (1868-1966), 98 ans d'une vie intense traversée par deux guerres et bien des soubresauts littéraires, politiques et sociaux. Il s'engagea dans les combats du tournant du siècle - organisations philanthropiques et Universités populaires - et face à l'antisémitisme montant (depuis l'affaire Dreyfus) dans le défi de l'affirmation de la judéité et les débuts du sionisme politique. Il faut un poète très tôt également engagé dans une expression poétique novatrice (vers libre et rythme), et participa à la décade de Pontigny intitulée :
"Du rythme, comme principe de délectation et d'expression dans la technique des divers arts et comme donnée naturelle" en août 1930. Il y rencontra Gaston Bachelard et Martin Buber. Les archives d'André Spire permettront de tenter de reconstituer son séjour.

L’esprit de Pontigny : évocation des Décades, lectures et conférences, le samedi, à 20h30 en août et à 16h30 en septembre, dans le dortoir des convers, autrefois occupé par la bibliothèque de Paul Desjardins. 5€. Plus d'informations sur le site de l'abbaye.

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