Après la commémoration en 2010 du
centenaire de la première « Décade de Pontigny », les Amis de
Pontigny proposent une série de conférences et présentations –
illustrées par des photos de Pontigny et ponctuées de lectures –
afin de faire partager un peu de l'esprit qui a soufflé sur les
Entretiens d'été, organisés par Paul Desjardins et sa femme de
1910 à 1939, dans les bâtiments de l’ancienne abbaye
cistercienne.
Pierre Masson, qui vient d'éditer la correspondance Gide-Desjardins-Heurgon
évoquera un "Gide en famille à Pontigny" le 27 août lors des soirées
littéraires organisées tout cet été par les Amis de Pontigny
6 août à 20h30 –Paul Desjardins et Ramon Fernandez,
recherche d'un humanism, par Irène Fernandez
Évocation des rapports intellectuels
de Paul Desjardins et de Ramon Fernandez, à partir d'un souvenir
personnel très vif d'un portrait inédit de Paul Desjardins par
Ramon Fernandez, qui devrait permettre de se remémorer le projet de
Paul Desjardins et de s'interroger au sujet du Pontigny des décades
comme lieu "utopique".
13 août à 20h30 – Les « Décades de Pontigny » dans le
parcours philosophique et poétique de Gaston Bachelard, par Jean-Luc Pouliquen
Entre 1929 et 1939, Gaston Bachelard
participera à trois reprises aux Décades. Elles
jalonnent dix années particulièrement fécondes de son itinéraire,
la séquence où il fait son entrée sur la scène culturelle et
construit les fondations d'une œuvre à deux visages :
épistémologique et littéraire.
27 août – Gide en famille à Pontigny, par Pierre Masson
Les débuts de Gide à Pontigny furent
d'abord prudents, voire méfiants, surtout à l'égard de Paul
Desjardins. Mais la période d'après 1918, où Gide se retrouvait
entouré de la Petite Dame et de ses amis, fut marquée par des
relations plus étroites, les heurts mêmes n'empêchant pas une plus
grande proximité intellectuelle entre les deux hommes, tandis que
l'amitié naissait entre Gide et Anne Desjardins.
24 septembre de 16h30 à 19h – Gisèle Freund : une photographe à
Pontigny, par Lorraine Audric
Jeune étudiante en sociologie et
militante engagée, Gisèle Freund est contrainte de fuir
l'Allemagne nazie en 1933. Paris devient alors sa terre d'exil, puis
son pays d'adoption. Férue de littérature, elle se lie rapidement
d'amitié avec de nombreux écrivains, comme André Malraux ou Jean
Paulhan, tandis qu'elle termine sa thèse à la Sorbonne. Elle
trouvera refuge à Pontigny à plusieurs reprises entre 1934 et 1939,
où, grâce à son Leica, elle capturera l'atmosphère des Décades
tout en faisant le portrait de leurs participants.
et André Spire et Paul Desjardins, par Marie-Brunette Spire
La vie d'André Spire fut longue
(1868-1966), 98 ans d'une vie intense traversée par deux guerres et
bien des soubresauts littéraires, politiques et sociaux. Il
s'engagea dans les combats du tournant du siècle - organisations
philanthropiques et Universités populaires - et face à
l'antisémitisme montant (depuis l'affaire Dreyfus) dans le défi de
l'affirmation de la judéité et les débuts du sionisme politique.
Il faut un poète très tôt également engagé dans une expression
poétique novatrice (vers libre et rythme), et participa à la décade
de Pontigny intitulée :
"Du rythme, comme principe de
délectation et d'expression dans la technique des divers arts et
comme donnée naturelle" en août 1930. Il y rencontra Gaston Bachelard et
Martin Buber. Les archives d'André Spire permettront de tenter de
reconstituer son séjour.
L’esprit de Pontigny : évocation des
Décades, lectures et conférences, le samedi, à 20h30 en août et à
16h30 en septembre, dans le dortoir des convers, autrefois
occupé par la bibliothèque de Paul Desjardins. 5€. Plus d'informations sur le site de l'abbaye.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire