Du 19 juin au 7 novembre 2015, la Fondation Saint-John Perse à Aix-en-Provence accueille une exposition conçue et réalisée par Jean-Pierre Prévost :
1914-1918
Jacques Rivière, André Gide, Alain-Fournier
Trois amis de Saint-John Perse
Présentation
L’exposition retrace les
années de guerre et de captivité de Jacques Rivière, figure majeure de
la littérature française du vingtième siècle et directeur de La Nouvelle Revue Française de 1919 à 1925.
Son œuvre et la vie sont
indissociables, d’une part de celle de son beau-frère et ami
Alain-Fournier, et d’autre part de celle d’André Gide. Saint-John Perse a
publié des extraits de ses lettres à Rivière, à Alain-Fournier et à
Gide dans le volume de ses Œuvres complètes.
Jacques Rivière, mobilisé le
1er août 1914 au 220ème régiment d’infanterie, fier et enthousiaste à
l’idée d’aller défendre son pays, fut fait prisonnier par les Allemands
dès le 24 août. Incarcéré au camp de Königsbrück en Saxe, puis dans le
camp disciplinaire de Hülsberg, il vécut cette captivité dans une
tension extrême, tant psychologique que spirituelle, nourrie par la
séparation insupportable d’avec ses deux amours : Isabelle, la femme
légitime, et Yvonne, la femme rêvée. Gravement malade après trois ans de
détention, il sera transféré pour raisons sanitaires en Suisse grâce à
l’intervention de la Croix-Rouge.
Un pan de l’exposition est
consacré aux années de jeunesse et de formation bordelaise de Rivière,
et à sa rencontre déterminante avec Gabriel Frizeau, viticulteur,
collectionneur, mécène et galeriste, personnage atypique de l’activité
culturelle à Bordeaux, qui lui permit d’entrer en contact avec les
poètes Francis Jammes, Paul Claudel, Alexis Leger, futur Saint-John
Perse, et le peintre André Lhote, avant d’être remarqué par André Gide.
Une partie de l’exposition évoque les bouleversements qui ont caractérisé les années d’après-guerre.
L’exposition est composée de
reproductions en grand format de photos d’époque, issues de collections
privées, pour la plupart inédites, accompagnées de brefs commentaires et
d’extraits des souvenirs de Jacques Rivière (publiés en 1918) et du journal qu’il a tenu pendant sa détention en Allemagne et en Suisse.
Documentation
Alexis Leger, le futur
Saint-John Perse, Jacques Rivière et Alain-Fournier appartiennent à la
même génération. Gide Il a une vingtaine d’années de plus qu’eux.
En 1914, André Gide, 45 ans, vient de publier Les Caves du Vatican.
Après un premier mouvement nationaliste, il développe une réflexion sur
la complémentarité possible entre la France et l’Allemagne, vision
d’avenir d’une Europe culturelle, qu’il défendra dès la fin de la guerre
(Réflexions sur l’Allemagne, NRF, juin 1919). Pour s’affronter
à la réalité, il co-dirige avec Edith Wharton, jusqu’à épuisement, Le
Foyer franco-belge, un organisme officiel d’aide aux réfugiés sans
ressources ni lieu d’accueil.
Dès 1897, il avait publié Les Nourritures terrestres, en 1902 L’Immoraliste et en 1909 La Porte étroite, son premier vrai succès littéraire. En 1908, avec d’autres, il avait lancé la Nouvelle Revue Française.
Jacques Rivière, 28, ans, est depuis 1911 le secrétaire de la Nouvelle Revue Française
et bientôt l’adjoint du directeur Jacques Copeau. Ses premiers
articles de critique littéraire ont été regroupés en 1912 dans le volume Etudes. Mobilisé en 1914 dans l’infanterie, il est fait
prisonnier le 24 août dès les premiers combats. Incarcéré d’abord au
camp de Königsbrück en Saxe, il est transféré au camp disciplinaire de
Hülsberg après une tentative d’évasion. Gravement malade, il est
transféré en Suisse en 1917, sur intervention de la Croix-Rouge, jusqu’à
la fin de la guerre. À son retour en France, il publie en 1918 L’Allemand, souvenirs et réflexions d’un prisonnier de guerre. Pendant sa captivité, il a tenu un journal qui sera publié en 1974 sous le titre Carnets.
Alain-Fournier, 26 ans en 1914, vient de publier Le Grand Meaulnes
(novembre 1913). Il meurt au combat le 22 septembre 1914. Jacques
Rivière était son ami depuis le lycée, il a épousé la jeune sœur du
romancier en 1909.
Alexis Leger, 27 ans en 1914,
vient de réussir le concours des consulats et travaille à la Maison de
la Presse au Ministère des Affaires étrangères jusqu’à son départ pour
la Chine en 1916. Il avait dès 1908 publié des poèmes dans diverses
revues, dont plusieurs dans la toute jeune Nouvelle Revue Française et qui seront repris en 1911 dans son premier recueil, Eloges.
Fondation Saint-John Perse
Cité du Livre
8 / 10 rue des allumettes
13098 Aix-en-Provence
Cité du Livre
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13098 Aix-en-Provence
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