samedi 4 février 2012

Une anthologie du Journal en Folio


Folio fête cette année ses 40 ans. Née de la rupture de l'accord avec Hachette, qui publiait les auteurs Gallimard dans Le Livre de Poche, la collection est lancée en 1972. Plusieurs noms étaient envisagés alors : La Nouvelle poche, Bibliopoche, Minimax, Poche blanche et Blanche poche. Mais c'est finalement sous le nom Folio que dès 1972-1973 paraissent les 500 premiers titres.

La condition humaine d'André Malraux porte le numéro 1. Le premier titre de Gide arrive au numéro 18 : c'est La Symphonie pastorale. Il reste aujourd'hui encore la meilleure vente de Gide en Folio, estimée entre 2 et 3 millions d'exemplaires par Gallimard. Trois edelweiss ornent alors sa couverture – une image d'Yves Lanceau, futur grand photographe naturaliste – sur le fond blanc voulu par le graphiste et typographe Robert Massin.

En 1985 les photographies font leur réapparition sur les couvertures. Michèle Morgan chasse les edelweiss et le dessin pop des années 80. Puis dans les années 90 on choisit Matisse pour illustrer tous les Folio de Gide. Début 2009 la maquette est profondément bouleversée. Si le fond blanc demeure, la typographie devient plus commune et arbore d'étranges couleurs. Gide se voit attribuer le violet, et la photographie fait son retour. 


Une symphonie de couvertures Folio


Pour célébrer ce quarantième anniversaire, des éditions spéciales sous jaquette et à tirage limité paraîtront tout au long de 2012. En janvier c'est Gatsby le magnifique de Fitzgerald qui a ouvert la série, dans une nouvelle traduction (celle de la future Pléiade) mais sous une bien vilaine jaquette fuchsia (est-ce parce qu'il est l'éditeur de la blanche que Gallimard a autant de problèmes avec les couleurs ?)...

Le deuxième Folio Anniversaire qui vient de paraître est l'anthologie du Journal de Gide sélectionnée par Peter Schnyder et Juliette Solvès. Sous sa sobre jaquette bleue (même si ce n'est pas le bleu Gide : ouf !), ce recueil de 464 pages va enfin mettre le Journal de Gide à la portée du plus grand nombre. Peter Schnyder explique comment la sélection a été opérée dans le texte des deux volumes de la Pléiade :

« Le Journal d’André Gide peut être considéré comme la pièce maîtresse de l’écrivain. Texte original, transgressif à plus d’un titre par rapport à la morale courante – les tabous de la sexualité, les idées reçues, les lieux communs, les idéologies, la religion – à la fois sérieux et drôle, grave et léger, rapide et lent – il reste d’une ampleur et d’une amplitude insoupçonnées. Cette anthologie, qui se réclame de l’art de la réduction cher aux compositeurs, a pour but de rendre l’une et l’autre, quintessenciées.»



 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je cherche, sans succès, à trouver les numéros de la collection Folio qui ne paraissent plus sur les listes officielles (ex: no 3, no 5...). Savez-vous où je pourrais me procurer la liste des 500 premiers titres de cette collection?

heleneavecunh@hotmail.com

Fabrice a dit…

Malheureusement je ne peux pas vous être d'une grande aide dans cette recherche compliquée - d'autant plus que les numérotations de Folio sont complexes avec l'ajout de n° doubles et les rééditions...
Le mieux serait sans doute de contacter Gallimard ou de retrouver les catalogues de l'époque. En tous cas bonne chance dans vos recherches et merci de votre passage sur ce blog.