La statue de Jean El Mouhoub Amrouche à Ighil Ali
Le 16 avril dernier le village d'Ighil
Ali en Algérie rendait hommage à l'un de ses plus illustres enfants : Jean El
Mouhoub Amrouche. Tout juste 50 ans après sa mort, l'Association
Culturelle Taos et Jean El Mouhouv Amrouche d'Ighil Ali organisait
une série d'évènements culturels et de rencontres avec l'aide du
Café littéraire de Béjaïa et de l'étoile culturelle d'Akbou. Une
fête qui culminait dans le dévoilement d'une statue à l'effigie de Jean Amrouche sur la place du village et qui a bien failli ne pas
avoir lieu...
« Aussitôt annoncé, le projet
[...] n’a pas été du gout de la famille dite « révolutionnaire
». Sous un fallacieux prétexte de l’ambiguïté du combat
anticolonialiste de cet écrivain pourtant fortement engagé contre
la France coloniale, l'Organisation nationale des moudjahidines
(anciens combattants) de Bejaia s'est opposée à l'érection de la
stèle à la place centrale du village qui abrite la place des
Martyrs. Mieux encore, elle a décidé de déposer plainte contre le
président de l'association », apprenait-on quelques jours
avant les célébrations sur le site de notre ami Hocine Lamriben,
journaliste et fervent défenseur de la famille Amrouche.
Une partie de la presse s'émouvait des
pressions et tracasseries administratives faites aux associations
qui, courageusement, ont réussi à maintenir le cap et faire en
sorte que les célébrations aient lieu. Une victoire de courte durée
puisque les ennemis d'une culture ouverte et humaniste veulent
désormais s'en prendre à la maison natale des Amrouche. Le site des
Dernières Nouvelles d'Algérie relayait hier l'appel au rassemblement le mercredi 2 mai 2012 à 10h devant le siège de
wilaya de Bejaïa autour de ces trois mots d'ordre :
"- OUI à la réhabilitation de
l’héritage intellectuel et artistique des Amrouche
- NON à la démolition de la maison
des Amrouche
- OUI à son classement comme
patrimoine culturel national"
Modestement mais fermement, nous ne
pouvons que nous joindre à cet appel pour sauvegarder ce lieu qui a
vu grandir Jean El Mouhoub, l'ami qui a accueilli Gide en son exil,
sa sœur Marie-Louise Taos, écrivain et elle aussi formidable passeur
de la culture berbère, mais où a aussi vécu leur mère, Fatma
Aït-Mansour, première femme écrivain algérienne. Un lieu
emblématique qui doit devenir un musée et demeurer un lieu de
culture, de mémoire et de poésie réconciliatrice.
Pour voir la modeste maison des Amrouche, en apprendre davantage sur eux et soutenir le combat des associations locales : le blog Devoir de mémoire.
Jean Amrouche eut l'idée de remplacer le jeu d'échec entre lui
et André Gide : ainsi sont nés les entretiens radiophoniques.
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