(Bref et subjectif résumé des interventions des 3èmes Journées Catherine Gide qui se sont tenues les 23 et 24 avril 2016 au Lavandou. Les communications intégrales des intervenants seront publiées dans le prochain Bulletin des Amis d'André Gide.)
La 3ème édition des Journées Catherine Gide a eu lieu les 23 et 24 avril derniers au Lavandou. Après Théo Van Rysselberghe l'an dernier, au travers de son tableau Une lecture, c'est à sa femme, Maria Van Rysselberghe que ces journées ont été consacrées. La parution de la Correspondance André Gide-Maria Van Rysselberghe, aux éditions Gallimard, a permis d'apporter des éclairages nouveaux sur l'amitié qui a uni pendant plus de 50 ans la Petite Dame et le grand homme.
La 3ème édition des Journées Catherine Gide a eu lieu les 23 et 24 avril derniers au Lavandou. Après Théo Van Rysselberghe l'an dernier, au travers de son tableau Une lecture, c'est à sa femme, Maria Van Rysselberghe que ces journées ont été consacrées. La parution de la Correspondance André Gide-Maria Van Rysselberghe, aux éditions Gallimard, a permis d'apporter des éclairages nouveaux sur l'amitié qui a uni pendant plus de 50 ans la Petite Dame et le grand homme.
Les 3èmes Journées Catherine Gide au Lavandou
étaient consacrées à la Petite Dame
Juliette Solvès et Peter Schnyder, qui
présentent et annotent l'édition de cette Correspondance
inédite, ouvraient les Journées Catherine Gide par un panorama de
ce fort volume, riche de plus de 800 lettres. « Les lettres
échangées avec Gide se différencient des autres correspondances
d'André Gide par l'absence de cloisonnement entre les sujets : la
littérature y est mêlée à la vie de tous les jours »,
explique notamment Juliette Solvès.
Le quotidien (de la liste de courses
aux maladies des uns et des autres, des petites tyrannies de Gide aux
séjours en cure thermale) voisine avec les comptes-rendus de
lectures (des œuvres de Gide ou des amis) ou des rencontres avec les
amis. « Une véritable correspondance de l'amitié »,
comme le souligne Peter Schnyder. Mais en aucun cas une « amitié
amoureuse » comme l'écrit un journaliste dans le Magazine
littéraire.
Au contraire, Gide et Maria Van
Rysselberghe peuvent y évoquer leurs passions, vécues chacune de
leur côté. Lorsqu'elles sont au beau fixe comme celle entre Gide et
Marc Allégret :
« […] j'ai des remords de mon
bonheur, et de l'avoir étalé cyniquement devant vous, avec des
manières de « nouveau riche », dignes de pousser à bout
notre amitié – et ceci pour vous avoir donné le regard sur
certain compartiment secret de mon cœur », écrit Gide en juillet
1917.
Ou lorsque rien ne va plus entre Maria
et Aline Mayrisch :
« Seule dans ce Londres je mène
une vie étrange […] errant avec de mauvaises pensées, ayant perdu
toute notion de ma condition sociale. Soulagée d'être seule et
triste à défaillir, en proie à tous les vertiges. N'est-ce pas
vous savez à quel degré peut monter la détresse de la solitude en
voyage. » (23 ou 30 juin 1913)
Juliette Solvès et Peter Schnyder, éditeurs de la
Correspondance Gide-Maria Van Rysselberghe
Maria a trouvé « un homme qui
[lui] ressemble », « un moi plus difficile ». Gide
« celle qui [sait] le mieux [ses[ empêchements et [ses]
exigences ». « C'est une amitié pure, désintéressée »,
confirme Juliette Solvès. Non seulement cette Correspondance
ne fait pas vraiment doublon ni avec les Cahiers de la Petite
Dame, ni avec le Journal de Gide, mais elle place Maria
Van Rysselberghe sur le même plan que Gide : celui de la
littérature.
La richesse d'écriture, le style de la
Petite Dame n'ont rien à envier à celui de Gide, et comme lui sans
doute sait-elle que ses lettres font œuvre. Elle est après tout la
première « gidienne »... Des trouvailles drôle ou
poétiques parsèment ces lettres souvent plus longues chez la Petite
Dame : « Votre lettre est entrée en moi comme Nijinski entrait
en scène », confie-t-elle à Gide. Son grand homme, sa grande
ombre, avec laquelle elle ne cesse jamais de converser.
Suite des interventions :
1 commentaire:
Merci, cher Fabrice, de ce retour sur nos 3e Journées Catherine Gide sur votre blog. J'espère que nous aurons à nouveau l'occasion de vous accueillir l'année prochaine. Bien cordialement. Raphaël D.
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