(Bref et subjectif résumé des interventions des 3èmes Journées Catherine Gide qui se sont tenues les 23 et 24 avril 2016 au Lavandou. Les communications intégrales des intervenants seront publiées dans le prochain Bulletin des Amis d'André Gide.)
La Correspondance de Gide avec Maria Van Rysselberghe éclaire, par la bande, la relation entre la Petite Dame et Aline Mayrisch. Une relation « mystérieuse et importante » comme l'a qualifiée Pierre Masson lors des 3èmes Journées Catherine Gide au Lavandou, et qui a rappelé « l'holocauste de sa correspondance par Aline Mayrisch, et notamment celle avec Maria. »
La Correspondance de Gide avec Maria Van Rysselberghe éclaire, par la bande, la relation entre la Petite Dame et Aline Mayrisch. Une relation « mystérieuse et importante » comme l'a qualifiée Pierre Masson lors des 3èmes Journées Catherine Gide au Lavandou, et qui a rappelé « l'holocauste de sa correspondance par Aline Mayrisch, et notamment celle avec Maria. »
Pierre Masson aux Journées Catherine Gide
Aline et Maria se rencontrent en 1901
au Luxembourg chez des relations communes. « Elles partagent la
même culture, les mêmes affinités intellectuelles. Et leur duo va
très rapidement devenir un trio avec l'irruption de Gide »,
commente Pierre Masson. Riche, Aline Mayrisch joue le rôle de bonne
fée, présidant aux destinées de Gide et de ses alentours, de la
NRF, des Décades de Pontigny, des projets de Copeau...
C'est Maria qui va donner à lire
L'Immoraliste à Aline. En 1903, cette dernière en fera une
critique signée A.M. de Saint-Hubert (A. M. pour « Aline Mayrisch », suivi de
son nom de jeune fille, procédé désexualisant de la signature qui
n'est pas sans rappeler le « M. Saint-Clair » de la Petite Dame...).
C'est également en 1903 que se place l'épisode important à Weimar
qui rapproche les uns et les autres. « Chacun de nous
entrouvrait pour les autres des mondes qui ne s'étaient pas
encore mêlés », se souviendra Maria dans ses souvenirs recomposés
de ce voyage.
Mais les relations entre Aline et la
Petite Dame seront toujours compliquées, comme en témoigne une
douloureuse lettre à Gide envoyée de Londres en 1913. En 1915,
Maria rejoint Aline qui est malade, ce qui accentue la cassure avec
Théo. En 1926, Maria est veuve. En 1928, c'est Aline. Pourtant,
elles ne se rapprocheront pas. Aline part faire de longs voyages, les
liens avec Maria se distendent.
C'est leur commun amour du sud de la
France qui les rapprochera à la fin des années 30. En 1937, après
avoir vendu la villa Le Pin au Lavandou, Elisabeth Van Rysselberghe
et Pierre Herbart font construire à Cabris la maison Les Audides.
Aline Mayrisch s'installera tout à côté à La Messuguière, où
Gide ira souvent. C'est là qu'elle mourra, après des mois de
réclusion dans la chambre de la tour, en proie à des douleurs tant
physiques que morales. « Une fin qui ne lui ressemble pas »,
commentera la Petite Dame.
L'histoire d'amour entre Maria et
Aline, demeurera mystérieuse. « Il a pesé sur cette histoire un
interdit » remarque Pierre Masson. Un interdit prononcé
d'ailleurs par Gide qui ne souhaitait pas voir s'établir de
comparaison entre l'histoire vécue par la Petite Dame et celle entre
Marc Allégret et lui. « Il faut rendre justice à Maria et à
Aline : elle se sont apporté beaucoup, se sont fait du bien, et ont
fait le bien autour d'elles », conclura Pierre Masson.
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