En 2010, les Amis d'André Gide, des Uzétiens soucieux de leur histoire et de leur patrimoine, et le blog e-gide lançaient une alerte pour sauver les tombes de la famille Gide à Uzès, tombes laissées à l'abandon par les descendants des Gide et par la ville d'Uzès (voir cet ancien billet).
Le maire, Jean-Luc Chapon, avait alors répondu ceci :
« Monsieur,
j'ai bien reçu votre lettre du 20 novembre 2010, dans laquelle vous attirez mon attention sur la nécessité de conserver le souvenir de la présence de la famille Gide à Uzès, en préservant les tombes de la famille Gide au cimetière protestant.
La municipalité d'Uzès, au travers d'expositions, de conférences et d'achats au profit de la médiathèque et du musée Georges Borias, a le souci de mettre en valeur et de faire connaître les œuvres et la personnalité de Charles et d'André Gide.
Je ne peux donc que partager votre sentiment et je vous remercie de votre proposition de participer avec l'Association des Amis d'André Gide et la Fondation Catherine Gide à la préservation de ces tombes. Je ne manquerai pas de vous contacter lorsque le projet de restructuration du cimetière sera mis en œuvre. »
Alors que nous avions encouragé nos lecteurs à adresser des messages à la ville d'Uzès, l'un d'entre eux avait eu la chance de recevoir cette réponse :
« Monsieur,
je tiens à vous rassurer sur le fait que les tombes de la famille GIDE seront préservées par les services techniques de la Mairie. »
De notre côté, nous alertions le ministre de la culture de l'époque, Frédéric Mitterrand, qui sollicita les services de la DRAC. Le responsable des Monuments Historiques alertait lui aussi la municipalité d'Uzès.
Force est de constater, six ans plus tard, que ni la préservation par les services techniques de la ville, ni l'entretien par les descendants n'ont été assurés, comme le montrent ces photos du mois dernier :
Comme on le voit sur cette seconde image, depuis 2010, les arbres près des tombes sont tombés sur les dalles, dalles désormais fracturées alors qu'elles étaient encore intactes en 2010 (voir photos plus bas). Pire encore s'il est possible : des déchets s'entassent tout autour... Cette partie du cimetière ressemble aux rues de la ville lorsqu'y déferlent les hordes de touristes, à qui l'on ne propose que camelote, souvenirs gardois made in China et musée du bonbon industriel...
La ville d'Uzès a clairement fait le choix de renier ses patrimoines, et ses promesses, dont celle de l'adjoint au patrimoine en 2011 dans VMF :
Les descendants de la famille Gide n'ont pas été davantage à la hauteur de leurs ancêtres.
Que faire ? Que reste-t-il à préserver ? Plus grand chose... hélas !
Saluons le courage d'un habitant d'Uzès, M. Blanc qui a publié dans la presse locale l'article suivant :
En guise de réponse, une fois de plus : un article dilatoire d'une page sur les procédures de reprise, qui laisse bien comprendre qu'il faut faire place nette pour plus de rentabilité, et les mêmes promesses déjà bafouées (les journalistes sont-ils même allés voir l'état des tombes ?).
Ajout du 7 janvier 2017 :
La nouvelle mobilisation autour de ces pauvres tombes aura peut-être porté ses fruits : des informations provenant d'Uzès indiquent qu'un des descendants de Charles Gide s'est manifesté pour réaliser les réparations qui doivent être effectuées. L'Association des Amis du Musée d'Uzès devrait lui apporter son soutien financier. Bravo et merci à eux !
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