Cet automne aura été riche en publications, avec pour commencer le Cahier III bis de Maria Van Rysselberghe (Cahiers de la NRF, Gallimard, 2012), que nous avons déjà évoqué ici. Le livre connaît un accueil très enthousiaste comme le montrent un récent article de Stéphane Guégan et de nombreuses réactions du côté des blogs littéraires comme dans les Carnets d'Automne.
L'occasion de noter ici que la parution en septembre dernier de la traduction en espagnol d'Il y a quarante ans, autre livre de souvenirs de la Petite Dame, avait connu une très belle réception critique en Espagne. Hace cuarenta años, traduit par Regina López, avec une postface de Natalia Zarco est paru aux éditions Errata naturae. L'occasion aussi d'encourager Espace Nord à réimprimer ce volume depuis trop longtemps indisponible en France.
L'inscription des Faux-Monnayeurs à l'agrégation de lettres 2012-2013 continue aussi à alimenter l'actualité éditoriale. Citons tout d'abord celui qui réunit sous le joli titre gidien et impertinent Tant pis pour le lecteur paresseux les études de Anne-Sophie Angelo, Alain Goulet, Thomas Verjans et Victor-Arthur Piégay, sous la direction de ce dernier, aux éditions Le Murmure.
Présentation de l'éditeur :
Ce volume regroupe trois lectures inédites des Faux-Monnayeurs d’André Gide – deux études littéraires et une étude grammaticale – précédées d’une introduction proposant un bilan de plusieurs décennies de critique du texte, à destination des agrégatifs de lettres, mais aussi de tout lecteur curieux et désireux d’enrichir sa connaissance du seul et unique roman de l’auteur de Paludes et des Caves du Vatican.
Dans la collection "Clé Concours" de l'éditeur Atlande, diffusé par Belin, Aliocha Wald Lasowski, enseignante à l’université catholique de Lille, à l’ENS, à Sciences-Po et à l’université Charles-de-Gaulle, et Joël July, professeur agrégé à l’université d’Aix-Marseille, co-signent un Gide Les Faux-Monnayeurs compilant un commentaire de l'oeuvre, une étude grammaticale et stylistique, un aperçu de l'état actuel des études sur Gide ainsi qu'une bibliographie.
Nouveau venu dans les études gidiennes, Frank Lestringant, auteur de la biographie Gide l'inquiéteur dont le deuxième tome vient de paraître chez Flammarion, ajoute sa voix à ce concert d'analyses. Aux Presses Universitaires de Rennes, il propose des Lectures des Faux-Monnayeurs autour de trois thèmes principaux: Un « premier roman », Le roman et le réel, Une poétique du roman.
Présentation de l'éditeur :
Quel est le statut des Faux-Monnayeurs ? Où situer leur esthétique ? Ce manuel propose de dessiner des lignes de partage dans l’enchevêtrement romanesque en analysant plusieurs aspects du texte : sa dimension autobiographique, religieuse, littéraire, morale ; sa dynamique d’enquête policière, son rapport à la musique et à la justice, ses intertextes. Le style de Gide et la manière dont il « travaille » et il déconstruit ses personnages et son intrigue sont ainsi étudiés.
Le douzième volume de Styles, genres, auteurs, collection consacrée aux auteurs du programme des agrégations de lettres, s'intéresse lui aussi aux Faux-Monnayeurs au travers de deux articles : "Sotie, ratage et réinvention du roman dans Les Faux-Monnayeurs d’André Gide" par François Bompaire, et "L’ambiguïté narrative dans Les Faux-Monnayeurs: dénégations romanesques et construction téléologique" de Françoise Rullier-Theuret.
Pour rappel : un billet spécial agrégation compile les publications et les liens utiles autour des Faux-Monnayeurs.
Ann Jefferson, professeur de littérature française à l’université
d’Oxford, auteur de plusieurs ouvrages portant sur la littérature
française, depuis Stendhal jusqu’à Nathalie Sarraute dont elle a édité
plusieurs textes pour l’édition des Œuvres complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade, signe aux Presses Universitaires de France une étude très complète du genre biographique. Un chapitre entier de son Défi biographique est consacré à Gide et à Si le grain ne meurt.
Présentation de l'éditeur :
Il est d’usage que la biographie escorte la littérature, ne serait-ce que par le récit des vies d’écrivains. Mais l’idée qu’elle pourrait agir sur la conception même du littéraire a sans doute de quoi surprendre. Et pourtant, depuis qu’au XVIIIe siècle sont apparues et la notion moderne de « littérature » et le mot même de « biographie », leur relation a été on ne peut plus étroite : la pratique biographique a sans cesse remis en question, infléchi et transformé les façons d’envisager la littérature. Sous ses formes multiples, des « vitae » aux dictionnaires biographiques, de l’histoire littéraire à la presse, de la critique aux vies romancées, de l’autobiographie aux innovations d’aujourd’hui, la biographie est intervenue au cœur de tous les débats littéraires. Héritière de la tradition antique et médiévale de l’exemplarité, elle a redoublé l’incessant « qu’est-ce que la littérature ? », en lançant à celle-ci le défi permanent pour contester et réinventer ce qui la fonde et la justifie.
Ce livre propose l’histoire de cette relation complexe par l’analyse des textes où la conjonction de ces usages d’écriture est particulièrement intense, de l’autobiographie de Rousseau aux « vies » de Pierre Michon, de la biographie inscrite en poésie chez Hugo et Baudelaire à l’écriture de soi chez Roubaud.
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