mercredi 27 juin 2012

Les Faux-monnayeurs à l'agrégation




Pierre Masson et Jean-Michel Wittmann publient un essai somme sur Le roman somme d'André Gide aux Presses Universitaires de France. Un livre qui fait la synthèse des éclairages apportés depuis 20 ans au plus complexe des romans de Gide et qui tombe à point nommé puisque Les Faux-monnayeurs sont inscrits au programme de l'agrégation 2012-2013. Présentation de l'éditeur :

Pour Gide, l’écriture était à la fois un moyen et un but. Moyen de se dire, mais aussi création artistique de portée universelle. Il était donc nécessaire de partir de son histoire personnelle pour découvrir comment, dans Les Faux-monnayeurs, elle trouve un agencement nouveau qui permet à l’auteur de dépasser ses contradictions. Ainsi s’expliquent les mécanismes si complexes de la narration, mais aussi s’éclairent les formes d’un imaginaire surprenant. Ce roman conçu par son auteur comme une véritable somme apparaît alors comme le lieu de réflexions croisées sur la forme romanesque, sur la morale et sur la politique, à la fois ancrées dans le début du XXe siècle et toujours actuelles.
Une série d’exercices spécifiques au concours de l’agrégation complète cet ensemble.
A propos des auteurs

Pierre Masson, professeur émérite à l’Université de Nantes, directeur du Bulletin des Amis d’André Gide, a réalisé ou dirigé les quatre derniers volumes d’André Gide dans la «Bibliothèque de la Pléiade».
Jean-Michel Wittmann, professeur à l’Université de Lorraine où il dirige le Centre d’études gidiennes, a récemment publié Gide politique. Essai sur Les Faux-monnayeurs (Classiques Garnier, 2011).






De leur côté les Presses Universitaires de Lyon publient une nouvelle édition revue et augmentée de Lire les Faux-monnayeurs, précédent ouvrage que Pierre Masson consacrait  au roman gidien. Présentation de l'éditeur :

« Je tire la barre, et laisse au lecteur le soin de l’opération ; addition, soustraction, peu importe : j’estime que ce n’est pas à moi de la faire », note Gide, arrivant à la fin de la rédaction des Faux-Monnayeurs. Première œuvre qu’il ne qualifie plus de « récit » ou de « sotie » et qui bouscule les règles romanesques de l’époque, elle est particulièrement difficile à résumer, tant les intrigues et les points de vue s’enchevêtrent. Dans cette nouvelle édition de son essai paru en 1990, révisé et complété par des annexes, Pierre Masson prend en charge « l’opération » : il aide le lecteur à démêler les nœuds grâce à une analyse minutieuse de la structure du roman, de la foule des personnages et du symbolisme de la mise en scène. Éclairant également les allusions personnelles égrenées au fil du texte, il s’attache à révéler la singularité du regard gidien.




Alain Goulet nous signale enfin qu'il possède encore une trentaine d'exemplaires de son André Gide. Les Faux-monnayeurs. Mode d'emploi (SEDES, 1991). On peut se les procurer au prix de 11€  (+ 3,25€ de frais d'envoi) auprès de l'auteur via le site Vivastreet.

Ajout du 18 septembre 2012 : un "billet agrégatif" fait le point sur les ressources disponibles.

mercredi 20 juin 2012

Trois ventes aux enchères


 
La prochaine vente du librairie bruxellois Alain Ferraton propose de nombreux livres de Gide, éditions originales dont certaines avec envoi autographe, ou belles éditions, plusieurs correspondances, des lots d'ouvrages de critique ainsi que des volumes de la Pléiade.

Vente publique de livres anciens et modernes, gravures. Vendredi 22 (lots 1 à 606) et samedi 23 juin (lots 607 à 1245) à 13h. Exposition : du 15 au 21 juin de 10h à 19h.



Belle lettre au lot n°142 de la vente Ader de « Manuscrits et autographes » du 28 juin prochain puisqu'il s'agit de la réponse de Gide au mot d'excuses d'Eugène Rouart, après l'échange musclé du 22 janvier 1898 sur la signature de Gide dans le journal L'Aurore.


LOT n°142
André GIDE (1869-1951)

L.A.S., [Rome] 28 janvier 1898, à un ami; 4 pages in-8 (petit trou par brûlure affectant qqs lettres, bords inégaux). Importante lettre sur l'affaire Dreyfus. Il répond à la place de Madeleine; ils trouvent « parfaite » cette lettre de Marcellus [son beau-frère Marcel Drouin], et pas seulement parce qu'il pense comme eux. « Cette école de politique nous mûrira tous, et, quant à nous deux mon cher vieux, nos pensées (quoi que tu fasses) se comprennent trop bien, pour que de nos discussions futures ne sorte pas quelque profit, pour l'un comme pour l'autre - ou bien ce serait à la grande honte de nous deux. [...] Ce qu'il y a de dégoûtant, je le sais bien, c'est qu'ils s'en fichent pas mal, de l'innocence de Dreyfus (comme vous de sa culpabilité, d'ailleurs). Ces beaux noms de justice, d'humanité, etc. abritent les plus violentes factions, et pour 3 ou quatre honnêtes esprits dont on profite, une troupe de voleurs marche je le sais derrière eux. Ne crois pas, ni Valéry, que je sois là suiveur ou dupe. - Si la France est vraiment en danger on ne saura se tenir trop ferme et je pense bien que tu n'as jamais douté du dévouement latent qui se trouvait en Drouin ou en moi. - Mais, cher ami - une fois le danger passé, (et seulement alors) nous pourrons peut-être causer, - nous demander si l'on ne peut concevoir un gouvernement républicain qu'arbitraire et si ce qu'on respecte enfin dans une république, ce devant quoi l'on s'incline, ce sont des hommes ou des lois. - Le sentiment de la loi violée, non plus par un homme souverain, mais par un groupe d'hommes - le sentiment de la loi violée est abominable: crois bien que cela seul a soulevé nos passions... » Le danger passé, ils pourront théoriser à loisir, mais en attendant il ne s'agit pas de chercher à montrer que l'on a des sentiments admirables, mais de chercher à avoir les sentiments les plus utiles à une patrie qui souffre et que beaucoup « travaillent à disloquer »... Il l'embrasse, et ajoute: « Songe que je suis loin et donc facile à accabler devant Valéry ou ton frère Louis. Tu vois tout ce que je veux dire »...

Estimation : 800 - 1 000 €

Vente jeudi 28 juin à 14h, Salle des ventes Favart, 3, rue Favart 75002 Paris.
Expositions publiques mercredi 27 juin de 10h à 18h et jeudi 28 juin de 10h à 12h.



Un exemplaire de l'édition originale du Voyage d'Urien illustré par Maurice Denis passe enfin en vente le 4 juillet. Pas n'importe quel exemple exemplaire pusiqu'il s'agit de celui de Pierre Bonnard comme l'atteste l'envoi de Maurice Denis.


Lot n° 89
GIDE (André) - DENIS (Maurice)
Le Voyage d'Urien. Paris: Librairie de l'art indépendant, 1893. - In-8, (3 ff.), 105 pp., (2 ff.), couverture illustrée. Broché, non rogné, couverture rempliée. ÉDITION ORIGINALE ILLUSTRÉE DE 30 LITHOGRAPHIES ORIGINALES DE MAURICE DENIS. C'est après avoir vu les œuvres que le jeune Maurice Denis avait réalisées pour Sagesse de Verlaine, que Gide proposa à l'artiste d'illustrer son Voyage d'Urien. Gide n'avait que 23 ans et Denis 22. Leur amitié perdura jusqu'à la mort de Maurice Denis en 1943. Le Voyage d'Urien est une véritable œuvre collective où les deux auteurs sont présentés sur le même plan. Les lithographies sont deux petites œuvres d'art, dont le ton des couleurs évolue de concert avec le récit, d'une couleur bistre au début à une couleur verdâtre à la fin. Tirage limité à 300 exemplaires numérotés. PRÉCIEUX EXEMPLAIRE DE L'ARTISTE PIERRE BONNARD, ENRICHI DE CET ENVOI DE MAURICE DENIS: "à mon cher Bonnard. Maurice Denis". Dos gauchi et quelques rousseurs sur la couverture

Estimation : 3 000 / 4 000 €

Vente mercredi 4 juillet à 14h, Salle des ventes Favart, 3, rue Favart 75002 Paris.
Expositions publiques vendredi 29 juin, lundi 2 juillet, mardi 3 juillet de 10h à 18h et mercredi 4 juillet de 10h à 12h.

mardi 19 juin 2012

Gide et les Cahiers de la Petite Dame

L'APA (Association Pour l'Autobiographie) organise sa Journée du Journal samedi 23 juin à 15h sur le thème « André Gide et les Cahiers de la Petite Dame ». Elle se tiendra à la Maison des Associations, 181 avenue Daumesnil 75012, Paris.

Présentation :
Amie d’André Gide, Maria Van Rysselberghe (1866-1959) a tenu pendant 33 ans, de 1918 à 1951, à l’insu de Gide un journal de témoignage sur lui : « J’ai entrepris ces notations avec l’idée qu’elles serviraient de source, d’éléments, de témoignages à ceux qui voudront un jour écrire l’histoire véritable d’André Gide. Prises sur le vif, ainsi enchâssées dans le quotidien, ces relations me semblèrent présenter en elles-mêmes, par leur seule vérité, un intérêt suffisant ».
À partir de l’anthologie qui en a été publiée récemment (Je ne sais si nous avons dit d’impérissables choses, Folio, 2006), Gilles Alvarez et Justine Legrand présenteront ce témoignage sur Gide, journal parallèle au sien, avec lectures d’extraits des deux journaux à l’appui.

lundi 4 juin 2012

Cinq rendez-vous en juin


Le 4 juin 2012 à l'Espace culturel du Lavandou, Raphaël Dupouy présente en avant-première son film Théo Van Rysselberghe. Du Nord au Sud

Présentation du film :

« Ce film aborde tour à tour les différentes périodes de la vie et de l’œuvre de Van Rysselberghe: son enfance à Gand (Belgique) ; ses études artistiques à Bruxelles ; son voyage à 20 ans en Espagne, puis au Maroc en 1884 où il rencontre le sculpteur belge Constantin Meunier ; son retour à Bruxelles ; sa rencontre déterminante avec Emile Verhaeren; sa découverte du néoimpressionnisme de Seurat ; ses voyages dans toute l’Europe; son implication dans le Salon des XX; son installation à Paris puis dans le Midi en 1911; ses liens avec les peintres Cross, Signac, Denis, Luce, Manguin, etc ; sa vie à Saint-Clair (Var) avec sa femme Maria, sa fille Elisabeth et son frère l’architecte Octave; sa grande amitié avec l’écrivain André Gide qui lui rendra régulièrement visite au Lavandou; et sa disparition en 1926 à Saint-Clair.
Ce film recueille les interviews de CatherineGide (petite-fille du peintre), Ivonne Papin-Drastik (Conservateur en chef du musée de Lodève), Nicole Tamburini (historienne de l’art) Mireille de Lassus (Historienne de l’art), Jean-Paul Monery (conservateur en chef du musée de l’Annonciade à Saint-Tropez) et de divers spécialistes de l’oeuvre de TVR. »

Film qui accompagnera également l'exposition « Théo Van Rysselberghe, l'instant sublimé » qui s'ouvre le 9 juin au Musée de Lodève et se prolongera jusqu'au 21 octobre.


Présentation de l'exposition :
« Le Musée de Lodève propose du 9 juin au 21 octobre 2012, une exposition en hommage à Théo Van Rysselberghe (1862-1926), peintre belge majeur du 20e siècle et principal représentant du néo-impressionnisme en Belgique. Centrée autour d’un choix d’environ quatre-vingts œuvres des années 1882-1917, l’exposition porte un regard sur la manière dont Théo Van Rysselberghe sublime ses sujets, à l’image d’un instantané presque photographique. Au travers de compositions savantes, par le jeu de cadrages très particuliers d’une fascinante frontalité, le peintre nous propose des sujets dont l’anecdote est bannie. Dans ses paysages dont l’homme est absent, dans ses portraits mettant en scène des êtres habités et rêveurs, Van Rysselberghe utilise une subtile « alchimie de couleurs » qui contribue à transcender l’instant présent et à lui donner un caractère construit, presque irréel.
Grâce à une sélection ciblée, le parcours thématique est rythmé par les grandes étapes stylistiques mises en œuvre par le peintre : du réalisme à l’impressionnisme en 1886, de l’adoption de la touche divisionniste en 1888 jusqu’à son apogée dans la fin des années 1890, puis le choix d’un style plus personnel à partir de 1903 et enfin un retour vers le classicisme à partir des années de guerre qui marque également sa rupture avec Paul Signac dont il était très proche jusqu’alors.
Un cabinet graphique met en exergue les liens privilégiés qu’entretient le peintre avec le cercle intellectuel de l’époque, notamment les peintres Paul Signac, Maurice Denis, Edouard Vuillard, les poètes et écrivains Emile Verhaeren, André Gide, Francis Viélé-Griffin, le compositeur Georges Flé... »

Autour de l'exposition : Un film documentaire de 26 minutes sur le peintre est réalisé par Raphaël Dupouy à l’occasion de l’exposition. Performance poétique : Expo’ésie, le dimanche 22 juillet dans le cadre du festival de poésie Voix de la méditerranée. Conférence « Théo Van Rysselberghe et le néo-impressionnisme » par Nicole Tamburini le jeudi 20 septembre 2012 à 18h30. Spectacle de danse par la compagnie « Les gens du quai » le jeudi 11 octobre 2012 à 20h. Et pour les enfants des fiches-parcours invitant à une découverte de l’exposition.



Du 14 au 16 juin 2012 la Denyson University de Granville (Ohio) accueille le colloque « André Gide à la frontière » avec de nombreux intervenants :

GENOVA, Pamela (University of Oklahoma) : “Does Gide Pertain?: Twenty-first Century French Studies and the Role of Writers Past ”
MASSON, Pierre : “Gide et les frontières intérieures”
PUTNAM, Walter : “Gide à la lumière de la littérature-monde”
SAGAERT, Martine (Université du Sud-Toulon-Var, France) : “Gide Hors-Cadre”
SAVAGE BROSMAN, Catharine : “Gide à la pointe du bonheur”
SEGAL, Naomi : “Gide’s Skin”
WITTMAN, Jean-Michel (Université Paul Verlaine – Metz) : “La terre la plus riche, dit Carey, est la terreur du premier émigrant.” : Gide face aux terres “en marge de la culture, barbares et méconnues”
BENJAMIN, Martine (Princeton University) : “Sur les traces d’ André Gide et d’ André Malraux, « compagnons de routes » à Berlin et en URSS.”
BERTRAND, Stephanie : “ « Je ne suis pas pareil aux autres ! » : le « je » gidien, entre désir de singularité et tentation de banalité“
CANO, Christine (Case Western Reserve University) : “Gide at the Frontier of the Nouvelle Vague”
CONNER, Tom (St. Norbert College) :
DEBARD, Clara : “La collaboration artistique entre André Gide et Jacques Copeau : Amal et la lettre du roi”
DIVAY, Gaby (University of Manitoba) : “Gide Crossing German, Canadian and American Borders”
DUBOIS, Elsa : “Le personnage gidien : la (re)conciliation du roman et du mythe”
JAMES, Allison (University of Chicago) : “The fait divers at the Frontier of Fiction: Rhetoric and Voice in Gide’s Documentary Texts”
KOFFI-TESSIO, Marie-Hélène (Columbia University): “André Gide à la frontière; Gide et le monde noir”
MORELLO, André (Université du Sud Toulon-Var) : “Lire Bossuet au Congo: Gide à la frontière des préjugés et de l’ethnologie”
PILLET, Claude (Paris-IV Sorbonne) : “Gide et le Haut-Pays (1940-1945)”



Les 15 et 16 juin 2012, l'Université Toulouse II-Le Mirail et l'Institut IRPALL accueille des journées d'étude sur le thème « Figure(s) du musicien : corps, gestes, instruments en texte » dans le cadre du programme « Musique et Littérature : dialogues intersémiotiques ». Avec entre autres le vendredi 15 juin (Maison de la Recherche, salle D30) :

Anne-Claire GIGNOUX (Lyon III) : Les figures de l’interprète dans Si le grain ne meurt d’André Gide
Maja VUKUSIC ZORICA (Zagreb) : La musique est une « bonne métaphore » - Gide et Chopin : instruments, corps, gestes

Plus d'informations sur le site de l'université 


Les Thibault, Roger Martin du Gard, 
trad.Georges Nikas, Hestia, Athènes 2012


Pour accompagner la parution des Thibault, de Roger Martin du Gard, traduits en grec par Georges Nikas (Editions Hestia), la section hellénique de l'AMOPA et le Service des Examens et des Certifications de l'Institut Français de Grèce organisent une « Matinée littéraire : André Gide - Roger Martin du Gard » le samedi 23 juin 2012 de 10h à 13h à l'auditorium de l'Institut Français d'Athènes.

Au programme :

- « André Gide, l'auteur et son œuvre » : conférence de Nicolas Christodoulou.

- « André Gide : La symphonie pastorale. Genèse, structure, intertexte » : conférence de Frank Lestringant, professeur à l'Université de Paris - Sorbonne. Invité d'honneur.

- « Roger Martin du Gard : Présentation de la trilogie : Les Thibault » : conférence du traducteur de la trilogie Georges Nikas, en présence de la secrétaire générale de l'Association des amis de l'auteur, Mme Charlotte Andrieux.