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mardi 3 septembre 2013

Mémoires de Pierre de Boisdeffre


Pierre de Boisdeffre et François Mauriac à Malagar


Pour prolonger le premier extrait sur Valensin et Gide, voici deux autres passages des Mémoires de Pierre de Boisdeffre. En 1947, le jeune élève de l'ENA est envoyé en stage à Nice. Grâce à la mère d'un de ses amis, il assiste à la fameuse conférence de Valensin sur Platon, dont Gide parle dans son Journal.

« Elisabeth Flory vint à Nice. Elle m'emmena au Cercle universitaire méditerranéen écouter le père Valensin. Le public composé de vieilles dames et d'officiers en retraite me déçut, mais le père me fit grande impression. Avec sa soutane noire, son profil de vieil oiseau déplumé, son long nez, ses mains agiles, sa voix rocailleuse et pourtant mélodieuse, il ressemblait aux prophètes juifs de l'Ancien Testament il descendait d'ailleurs du grand talmudiste de Tolède, Abraham ben Valensin. Il parlait de Platon comme s'il l'avait rencontré la veille, comme s'il avait écouté les leçons de Philolaüs et des sophistes,'comme s'il avait fréquenté les jardins d'Academos. Malgré les fiches de M. Méline, je n'avais pas compris grand-chose à l'allégorie de la Caverne. Tout devenait clair en écoutant le père. Il parlait superbement de l'amour grec, mélange d'amitié amoureuse et d'admiration entre l'éducateur et son élève sans que le sexe y eût part.
Sous le jésuite mondain, un tantinet précieux, il y avait un grand esprit qui reste, quarante ans après sa mort, scandaleusement méconnu. Il ne l'était pas de ses pairs puisque Valéry le tenait pour un égal, discutant avec lui de la théorie des coniques et du calcul des probabilités. André Gide venait le voir. Roger Martin du Gard, André Billy étaient de ses familiers. A Nice, son grand admirateur était André Brincourt. Au Vatican, dans un secteur influent de la Curie, Valensin passait pour un dangereux moderniste. A la suite de sa thèse sur la notion d'immanence, on l'avait privé de sa chaire à Lyon, il s'était soumis, mais il était resté suspect, on l'avait exilé à Nice. Pendant ses années lyonnaises, il avait été le précepteur d'un jeune garçon qui allait mourir de leucémie et qu'il avait bourré de connaissances, de ferveur et de piété, c'était François d'Épinay. Interdit d'exégèse, le disciple de Maurice Blondel s'était replié sur la littérature et sur Dante, dont il était devenu un spécialiste réputé, animateur de la Dante Alighieri. Ses études sur Valéry, sur Platon, sur les sophistes faisaient autorité; ses méditations sur l'Évangile la Joie dans la Foi allaient devenir un best-seller.
Très vite j'allais prendre le chemin du boulevard Dubouchage. J'aimais la modestie d'une installation dont le seul luxe était les livres ; le mélange de fierté, de rigueur et d'humilité de ce jésuite. Fierté : « J'ai eu du succès, disait-il ; ce n'est pas rien, le succès. Mais un prêtre doit savoir y renoncer. » Rigueur : il corrigeait ses épreuves avec une minutie de typographe. Une virgule déplacée l'agaçait; une citation tronquée le rendait malade. Même sévérité pour les textes que je lui apportais. « II faut écrire, me disait-il, le Littré à portée de main. Corriger sans cesse, déchirer le plus possible. » Humilité : « Le père Pierre (c'était son ami Teilhard de Chardin) et moi, nous n'aurons été que des serviteurs inutiles. Nul ne saura notre nom. » Je l'écoutais, je prolongeais mes visites avec l'espoir de voir apparaître la cape et le chapeau cabossé d'André Gide, le manteau de Roger Martin du Gard. Bientôt le père sut tout de moi, il était devenu mon directeur. »
Pierre de Boisdeffre, Contre le vente majeur, Mémoires 1368-1968
Grasset, 1994 (pp.188-189)

On sait que Pierre de Boisdeffre écrira une Vie d'André Gide dont le second tome n'est jamais paru... Etrange prolongement d'une rencontre manquée en 1947, par la faute du père Valensin (qui reproduit la méfiance inutile qu'avait déjà eue Paul Desjardins quand Malraux était venu pour la première fois à Pontigny).

« Trois fois par semaine, Roger Martin du Gard venait voir le père Valensin. Le romancier était franc, rude, massif. Il n'avait rien d'un artiste; cheveux courts, costumes de bonne coupe, ongles carrés. Il fuyait la compagnie, économisait son temps et son argent. Il le pouvait, il était riche. Le Tertre était une demeure superbe. Il protégeait son intimité. On lui prêtait une vie secrète, des aventures. Sa femme était digne, catholique. Son gendre, Marcel de Coppet, gouverneur des Colonies. Il avait fait promettre au père Valensin de ne jamais chercher à le convertir, fût-ce à l'article de la mort. Le père se taisait. Il aimait cet ami athée, plus athée que Gide qui s'intéressait trop au diable pour l'être tout à fait. Mais de quoi Martin (comme l'appelait la « Petite Dame ») pouvait-il donc parler avec le père, si la religion était exclue ? Ils parlaient littérature, linguistique, poésie. Quant à moi, je n'en pus tirer que des monosyllabes. Son interlocuteur, c'était Gide. Gide et la « Petite Dame ». Le père, un peu plus tard, lui fit lire Hildebrand [le premier roman de Boisdeffre]. Son jugement fut catégorique. Ce n'était ni fait ni à faire. Les seules choses qui trouvaient grâce à ses yeux, c'étaient les impressions, les paysages. Du coup, je ne trouvais plus aucun mérite à Jean Barois.
« Pourquoi tous vos amis sont-ils athées ? » demandai-je au père Valensin. En effet, presque tous l'étaient Gide, Valéry, Billy, Brincourt, Carlo Pellegrini et Benedetto Croce... , justifiant le courroux du père Garrigou-Lagrange, qui répétait que « Valensin était d'autant plus dangereux qu'il était un saint. Un saint de l'autre côté ».
Le père toussa, s'éclaircit la voix. « N'est-ce pas, je trouve les athées, en quelque sorte, plus intéressants. Tous ont quelque chose à m'apprendre. Avec les catholiques, je me trouve en terrain connu. Et puis, ils sont souvent méchants, les catholiques ! Vous ne pouvez pas savoir les horreurs que dit Mauriac ! »
Ma conversation avec Martin du Gard avait tourné court. Un peu plus tard, je devais apercevoir Gide. A six heures du soir, grand remue-ménage boulevard Dubouchage ; le concierge me dit : « M. Gide est là. Il est dans le bureau du père. » Je montai l'escalier quatre à quatre, frappai et, sans attendre la réponse, entrouvris la porte. Les deux vieillards étaient assis l'un en face de l'autre, parlant d'une voix forte, Gide avait gardé sa cape. Le père me jeta un regard effaré. Je m'éclipsai. Si j'étais reparti avec le grand homme, il ne se le serait jamais pardonné ! »

Ibid. (pp.191-192)

Quelques années plus tard, Gide louera plusieurs textes de Pierre de Boisdeffre dont « Justice pour Barrès », paru dans la revue catholique Etudes. Article auquel Gide répondra par une lettre en date du 22 mars 1949, que Boisdeffre publiera dans son Barrès parmi nous (Amiot-Dumont, 1952, pp. 172-173). En septembre 1950, Gide insiste aussi pour que la Petite Dame lise Métamorphose de la littérature de Barrès à Malraux (Alsatia, 1950), premier volume d'une série de portraits : Barrès, Gide, Mauriac, Montherlant, Bernanos et Malraux.

mercredi 21 août 2013

Valensin, encore


Au détour d'une lecture, je croise à nouveau Valensin et Gide, qui reviennent cette fois sous la plume de Pierre de Boisdeffre dans ses mémoires intitulées Contre le vent majeur (Grasset, 1994). Mémoires qui nuancent un peu celles du Père Valensin...

« Quelques jours plus tard, André Gide, que je n'avais fait qu'entrevoir chez le père Valensin, recevait le prix Nobel. C'était justice ! Il avait soixante-dix-huit ans. Il était « le contemporain capital ». Ici au moins, la France restait en tête : Gide était le huitième écrivain français et le septième Français tout court, puisqu'il y avait eu Maeterlinck à récolter le prix Nobel de littérature. Les communistes grognaient, l'Humanité parlait de « prix Nobel de la servilité », c'était bon signe !

Que pensait le père Valensin ? Lorsque j'allai le voir, il tournait sa plume dans son encrier en se demandant s'il devait féliciter l'auteur des Caves du Vatican. « C'est un bon écrivain, il a le sens, et le goût de la langue, dit-il comme à regret, vous pourriez, vous en inspirer. Mais quel piètre moraliste ! Claudel a sans doute raison. Le plaisir de corrompre est encore plus fort chez Gide que le besoin d'admirer. Que de jeunes hommes il aura pervertis ! C'est pourquoi je ne veux pas vous présenter. C'est bien assez qu'il ait rencontré, en sortant d'ici, votre ami Claude ! »

J'étais déçu. C'était bien la peine que j'aille pousser la porte du père si c'était pour me voir interdire de rencontrer Gide ou Martin du Gard !

Valensin parlait de Dieu comme d'un ami, accessible et compatissant, moins terrible que ne le peignaient mes éducateurs de Stanislas, mais pour la morale il restait implacable ! »


lundi 12 août 2013

Souvenirs d'Auguste Valensin


Le blog de Véhesse donnait il y a quelques jours un très intéressant extrait de Auguste Valensin, textes et documents inédits présentés par Henri de Lubac et Marie Rougier (Aubier, 1961, pp. 340-342) dans lequel le Père Valensin évoque la « foi » de Gide et se souvient aussi de leur première rencontre dans des conditions tout à la fois rocambolesques et un peu dramatiques. Un extrait qui mérite d'être repris complètement ici :

« C'est d'une curieuse manière que le Père [Auguste Valensin, sj] avait fait la connaissance d'André Gide.
On l'appela un jour au téléphone:
— « Ici, André Gide. »
Etonnement. Insistance.
— « Puis-je venir vous voir, mon Père ? C'est pour une consultation grave et urgente. »

Dans une interview, le 24 décembre 1948, le Père racontait ainsi cette première entrevue:

« Vous confier l'objet précis de sa visite serait une indiscrétion. Mais je puis vous dire ceci : André Gide avait formé un plan pour soustraire éventuellement au camp de concentration une personne menacée. Le moyen comportait de sa part, à lui qui l'avait imaginé, un sacrifice énorme. Non pas d'argent, ce qui serait peu, mais d'amour-propre.
Sans obligation d'aucune sorte, pas même d'amitié, sans attrait personnel, il avait décidé d'affronter la calomnie, plus, peut-être, le ridicule... gratuitement, par charité pure.
Le projet n'était heureusement pas réalisable. L'ordre catholique, sur lequel André Gide me venait justement consulter pour le compte d'un tiers, ne le permettait pas. Il l'abandonna et eut la simplicité de s'en montrer soulagé.
— La charité, lui dis-je, couvre la multitude des péchés.
A quoi il répondit, avec un geste de la main que je revois encore:
— C'est qu'il y en a beaucoup !...
Ce jour-là, nous devînmes amis... »

Le 12 juillet 1946, on retrouve, dans un carnet du Père, la trace d'une de leurs rencontres :

« Longue entrevue avec André Gide. Conversation intime tout de suite. Il me dit qu'il est un esprit religieux, que beaucoup de ses amis se sont faits catholiques... qu'il garde précieusement trois lettres de jeunes gens entrant dans les ordres et lui disant ce qu'ils lui doivent... Nous parlons de Roger [Martin du Gard], de Catherine [Gide]..., de X. qu'il m'engage à voir pour la remonter à la suite de ses insuccès... de Valéry, des fils de Valéry... François serait remarquablement intelligent.
Parlons de la mort. Il croit qu'après la mort, il n'y a rien pour l'individu. Que concevoir les choses autrement, c'est de l'égoïsme... Vouloir satisfaire à un besoin...
Nous nous quittons très sympathiquement.
Il voudrait revoir le P. Doncœur. »

En septembre 1947, à Paris, le Père note encore :

« Vu longuement Gide, chez lui... Sujet religieux, tout de suite... Je lui dis: « Sans un au-delà, sans l'immortalité, la vie est absurde. » Il me répond: « Il dépend de nous qu'elle ne le soit pas », ce qui est la réponse existentielle orthodoxe. Puis nous lisons du Virgile, du d'Annunzio. Nous parlons de Claudel, d'Hélène et de Roger... »

Quand Gide est malade à Nice, à la clinique du Belvédère, le Père va le voir plusieurs fois. Le 18 octobre 1949, à la suite d'une longue conversation, à la Résidence des PP. Jésuites, ils s'embrassent. Ils se reverront plusieurs fois encore en 1950. Le Père passe la journée du 20 mars à Juan-les-Pins, dans la villa que Gide a loué. « Longues confidences très intimes, de Gide. » Quelques jours après, Gide demande au Père de revenir faire une partie d'échecs !

Leurs amis communs notent avec amusement la ressemblance de leur voix; on s'y méprend au téléphone : même accent, même manière d'appuyer sur les syllabes, de détacher certains mots, de les chanter. Tous deux s'intéressent aux méthodes, aux procédés, aux démarches de l'esprit. ils ont la même curiosité toujours en éveil, la même impatience juvénile, le même besoin d'avoir sans cesse l'esprit occupé par quelque problème: l'un lit Virgile dans la rue, l'autre, Dante. Même difficultés pour écrire si le papier ou la plume leur semblent rebelles. Ils sont surtout le même don d'accueil, de sympathie, de séduction.

Le Père s'amusait beaucoup de ces ressemblances. Cela ne l'empêchait pas de mesurer tout ce qui les séparait.
Au cours de l'interview dont il a été question plus haut, le Père poursuivait ainsi ses propos sur Gide :

« Je sais ce qu'on peut reprocher, très justement, à ses ouvrages et à sa vie. Je connais certains des désastres moraux qui lui sont imputés. Mais je sais aussi ce que l'on ignore d'ordinaire et qu'il a fait du bien à certaines âmes.
N'attendez pas de moi que je juge l'homme. Je n'en ai pas le droit et aussi bien je n'en ai pas l'envie.
Sans vouloir, bien sûr, rien excuser de ce qui est condamnable et si loin que je sois de le recommander à la jeunesse, je crois à sa bonne foi. Tout cela, uni à sa charité, peut peser d'un poids énorme dans la balance de Dieu.
— Mais Gide croit-il en Dieu?
— Il y a cru. Aujourd'hui, je pense que c'est fini... Dans ma dernière visite à l'homme qui m'avait dit être tiraillé entre Platon (le Platon de Phèdre et du Banquet) et le Christ, j'ai trouvé cet homme, en fait, durci et comme fixé définitivement dans son choix : incroyant et athée. Mais à l'enfant prodigue qui ne reconnaît pas son Père, son Père continue de tendre les bras. Respectons le mystère des relations de cette âme à Dieu : je crois éperdument à la Miséricorde. »

« Apôtre parmi les incroyants »*, ne rechignant pas aux « pieuses mondanités »**, Auguste Valensin plaisait à Gide. Il était aussi le directeur de conscience d'Hélène Martin du Gard et l'ami de Roger. A la lecture de son cours au Centre universitaire méditerranéen sur l'Art et la pensée de Platon, Gide lui reproche bien de tirer Platon du côté de l'Eglise et de la chasteté, mais lui reconnaît une approche de front qu'il ne s'attendait pas à trouver sous la plume d'un religieux :

« Il signe Auguste Valensin. Il lui déplaît cette sorte d'isoloir que risque de faire sa soutane, dans ses rapports avec le public, avec autrui ; et on lui sait grand gré de rester sur le plan humain le plus possible, de se mettre de plain-pied avec vous. Également gré d'aborder sans effarouchement certaines questions scabreuses. Il en parle fort bien, avec la décence que l'on pouvait attendre de sa soutane, et avec une sorte de hardiesse qu'on n'osait espérer. »***

C'est probablement pour cette ouverture d'esprit que Gide n'hésite pas à aller trouver Auguste Valensin, fin avril 1942, avec cet étonnant projet qu'évoque le religieux dans ses souvenirs, sans plus de précision. On sait par les Cahiers de la Petite Dame**** de quoi il retourne : il s'agissait pour Gide d'épouser la comédienne Claude Francis, auprès de qui Catherine prenait des cours, afin qu'elle échappe aux tracasseries et aux empêchements d'exercer sa passion du théâtre en raison de sa nationalité anglaise :

« Un vent de folie semble avoir soufflé tout ce temps du côté de l'Adriatic, provoqué par la situation inextricable de Claude qui les a tous tenus en haleine : Catherine, Gide, Elisabeth venue deux fois tout exprès de Cabris et même Martin appelé en grand conseiller. L'exaltation de Claude lui faisait tout entrevoir : le suicide (plusieurs tentatives), le couvent, et, ce qui était moins insensé, un mariage blanc qui lui aurait donné un état civil français de tout repos pour sa carrière. Tout cela pressait terriblement, d'où les démarches de toutes espèces, les entrevues sans fin. Comme l'éventuel mari ne se trouvait pas aisément, Gide eut l'idée qu'il pourrait en somme être ce terre-neuve. Catherine, pour qui Claude représente jusqu'à présent le seul guide sûr, le salut de ses entreprises, poussait de toutes ses forces à cette folle entreprise, et Martin me confiait à quel point il lui semblait qu'elle était capable d'influencer son père. Bref, il semble bien que cette extravagante solution n'ait tenu qu'à un cheveu, déjà on avait même téléphoné à un notaire ami, absent du reste. Mais quant à moi, peut-être me trompe-je, je crois qu'au dernier moment la pensée de Madeleine l'aurait retenu, et comme il ne lui en coûte jamais beaucoup de se dédire... Heureusement, par scrupule, sachant Claude très croyante, il eut l'idée d'avertir son directeur de conscience, le père Valensin (au fond cela devait avoir un côté qui l'amusait), lequel affirma nettement qu'un tel acte la mettrait au ban de l'Église. « Alors, lui dit Gide, vous êtes responsable de ce qui peut arriver », et le père Valensin s'en fut aussitôt dissuader Claude et la réconforter. Du coup, Gide échappait à cette singulière corvée assumée bien à la légère ; du reste, les sages paroles de Martin avaient fait réfléchir Gide et même Catherine sur toutes les conséquences possibles de la situation ainsi créée. Le départ de Claude fut différé deux fois pour des raisons fortuites : conférence d'Henry Bordeaux, où elle devait lire des vers (on ne peut vraiment pas faire cela à un académicien), représentation au Casino municipal, où elle avait un rôle important, mais il semble bien que plus rien ne puisse l'empêcher malgré les démarches de l'évêque, malgré une lettre pressante à Abel Bonnard devenu ministre de l'Éducation nationale, et dont Gide s'est fendu. »


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* Laurent Coulomb, Aspects du catholicisme français au XXe siècle. L’apostolat niçois d’Auguste Valensin (1935-1953), Cannes, Alandis Éditions, 2009, p.204
** Ibid. p.161
*** Gide, Journal, entrée du 11 juin 1948
**** Maria Van Rysselberghe, Cahiers de la Petite Dame, t.III, NRF, Gallimard, 1975, p.305