mercredi 28 septembre 2011

Racines rouennaises

De passage à Rouen, Alain Goulet a découvert une page de Fenêtre sur tour, la lettre d'information de la direction des archives départementales de Seine Maritime, consacrée à Gide et qu'il a eu la gentillesse de nous signaler. Intitulé André Gide, un écrivain aux racines rouennaises, l'article signé Philippe Priol rappelle les origines normandes de Gide du côté de sa mère et de sa femme, les Rondeaux. Un portrait de son ancêtre Jean-Marin Rondeaux de Sétry, les signatures au bas du contrat de mariage des parents d'André et la façade de l'hôtel familial à Rouen illustrent cette page. Il faut rappeler également que la ville de Rouen a récemment fait l'acquisition de la bibliothèque de Gide, devenant le second fonds gidien le plus important, après celui de la Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet.





HOMMES ET LIEUX [par Ph. Priol]
André Gide, un écrivain aux racines rouennaises,

Le 19 février 1951, André Gide mourait à Paris. Celui qui affirmait à Barrès qu’étant né d’un père uzétien et d’une mère normande, il ne savait où s’enraciner, avait pourtant bel et bien des origines rouennaises. Par sa mère, née Juliette Rondeaux, il appartenait à ce patriciat rouennais qui se distingua, aux XVIIIe et XIXe siècles, aussi bien dans le monde de la magistrature que celui des affaires.

Les Rondeaux
C’est vers 1650 qu’un certain Nicolas Rondeaux, originaire de Fleury-La-Forêt, en lisière de la forêt de Lyons, va commencer à inscrire sa trace dans le paysage rouennais. Appartenant sans doute à ces familles paysannes qui pratiquaient le commerce, c’est à Rouen qu’il va réellement affirmer ses qualités et ses mérites. Bien que ne sachant ni lire ni écrire, il va rapidement s’imposer. Installé comme marchand-épicier-droguiste, il parviendra à l’honorabilité bourgeoise et fera partie de la compagnie de la Cinquantaine, autrement dit une milice composée d’arbalétriers chargée d’assurer la sécurité des habitants.
L’ascension de la famille sera ensuite fulgurante, puisque son petit-fils, Jean Marin Rondeaux de Sétry (1720-1805) sera conseiller à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Normandie et seigneur de Saint-Etienne-du-Rouvray. Le fils de ce dernier, Charles-Marin Rondeaux de Montbray (1753-1820), éphémère
maire de Rouen en 1792, exercera comme manufacturier. C’est le bisaïeul de l’écrivain.
La Révolution ayant bouleversé le cours des choses, Edouard Rondeaux (1789-1860), son grand-père, suit l’initiative paternelle et se lance dans les affaires. Manufacturier, négociant, indienneur à Bolbec, puis au Houlme, membre de la chambre de commerce et conseiller général, il incarne la parfaite figure du notable rouennais. Epoux de Judith Pouchet, d’une famille de manufacturiers protestants, il élève ses enfants dans la religion réformée. C’est le 27 février 1863, à Rouen, que leur fille, Juliette Rondeaux, épouse Paul Gide,  professeur à la Faculté de droit de Paris. Ils sont les parents d’André.
Gide à Rouen
Si venant du Vieux-Marché, l’on remonte l’actuelle rue de Crosne jusqu’au croisement de la rue de  Fontenelle, l’on remarquera, à hauteur de ce croisement, sur la droite, un immeuble à la belle ordonnance classique, aux fenêtres hautes et claires, surmontées de camées sculptés ; il fait l’angle des deux rues, il s’agit de l’hôtel de Bois-Guilbert, alias l’hôtel Rondeaux. Construit en 1785 par un descendant de l’économiste bien connu, Pierre Le Pesant, seigneur de Bois-Guilbert, cousin éloigné des Corneille, Edouard Rondeaux, grand-père de Gide l’avait acquis en 1832. C’est là qu’était née la mère de l’écrivain en 1835. Plus loin, aux abords de l’Hôtel-Dieu, au numéro 18 de la rue Lecat, vivait son oncle, Emile Rondeaux. Plusieurs des romans de Gide, dont l’enfance devait se dérouler épisodiquement à Rouen, ont pour cadre ces demeures et leurs habitants.

(Fenêtre sur tour, Lettre d’information de la direction 
des Archives départementales de Seine-Maritime n°6)

lundi 26 septembre 2011

Visite à Pontigny (1/2)


Tout cet été, les Amis de Pontigny faisaient revivre l'esprit des Décades au travers d'une exposition consacrée à Paul Desjardins et de nombreuses conférences et présentations. Le 27 août dernier, Pierre Masson, président des Amis d'André Gide, éditeur des œuvres dans la Pléiade et de nombre de ses correspondances dont celle avec Paul Desjardins, évoquait justement les liens entre les deux hommes.

L'occasion pour moi d'une visite à l'abbaye avec pour guides Marie-Odile Bougaud, des Amis de Pontigny, et Claire Paulhan, qui prépare notamment l'édition des agendas de Paul Desjardins. Encore merci à elles pour leur accueil chaleureux et sur lequel je reviendrai dans une seconde partie de ce petit compte-rendu de la visite. Mais avant d'en venir aux Décades et à Gide, plantons le décor...




Pont-au-nid... Pontigny


Le blason de Pontigny repose sur un à-peu-près. On y voit une poule en train de couver au sommet d'un arbre, le tout au milieu d'un pont : pont-au-nid... Pontigny... C'est non seulement prendre des libertés avec la toponymie mais surtout se placer sous de bien curieux auspices. La vénérable abbaye fondée en 1114 par Hugues de Mâcon, compagnon de saint Bernard, semble avoir toujours quelque surprise à révéler sous sa gravité cistercienne.

Hugues devient évêque d'Auxerre. L'abbaye donne aussi un archevêque de Bourges qui est canonisé : saint Guillaume. A ce rayonnement spirituel s'ajoute la puissance économique. Sur les bords du Serein, les frères convers s'activent. Voilà qui explique les 120 mètres de longueur de l'église bâtie entre le milieu et la fin du XIIe siècle et capable d'accueillir plusieurs centaines de moines.


L'église vue depuis l'emplacement du cloître


En 1206, Alix de Champagne, reine de France, épouse de Louis VII et mère de Philippe Auguste, est inhumée dans le chœur de l'abbatiale. Un retour puisque l'abbé de Pontigny, enfreignant la Règle qui interdisait l'entrée d'une femme à l'intérieur d'un monastère cistercien, avait autrefois accueilli Alix lors d'un séjour de deux jours dans la clôture. Accueillante Pontigny qui va abriter aussi trois archevêques de Cantorbéry en exil : Thomas Becket (saint Thomas de Cantorbéry), Thomas Langton et Edmond d'Abingdon (saint Edme) dont le corps repose toujours dans une châsse du chœur de l'église.
Comme la plupart des abbayes françaises au XVIe siècle, l'abbaye est mise en commende : les abbés partent dans les villes pour une vie plus prospère et souvent dissolue, et des seigneurs lointains en deviennent les « abbés commendataires », sorte de pdg avant l'heure qui touchent les bénéfices mais n'investissent plus dans l'entretien des bâtiments (nombre d'abbayes vont disparaître à cette époque). Jean du Bellay sera l'un d'eux. Puis les guerres de religion vont accentuer les dégâts. Pontigny est saccagée, les tombeaux profanés, mais le corps de saint Edme est mis en lieu sûr par les moines. 


 Châsse où repose le corps de saint Edme


Au siècle suivant, les abbés sont de nouveau choisis parmi les moines. Ils remettent en état et « embellissent » au goût du jour. La musique fait son entrée dans l'église avec un orgue de facture allemande acheté d'occasion. Une clôture du chœur et des grilles en fer forgé sont aussi installées. Puis la Révolution chasse les moines. Le palais abbatial est mis à terre, comme de nombreux bâtiments qui servent de « carrière » pour les maisons du village. Mais encore une fois, saint Edme est protégé et son culte très populaire sauve même l'église qui devient paroissiale avec le Concordat de 1801.

Il faut dire que saint Edme a la réputation de ressusciter les enfants morts-nés. Dans la région, le prénom Edme ou Edmond fait florès et l'on créé même le féminin Edmée pour placer aussi les fillettes sous la protection du bon saint anglais. En 1873, le pèlerinage à saint Edme accueillait dix milles personnes à Pontigny. Sa dépouille miraculeusement conservée devrait faire l'objet d'études approfondies, mais on attend encore les subventions pour financer la dépose de la châsse précieuse et le convoi en ambulance du saint préposé au limbus puerorum jusqu'à l'hôpital de Lille habilité à l'étudier.


Bâtiment des frères convers et façade de l'église


Deux curés de Pontigny allaient encore marquer l'histoire religieuse du lieu : l'abbé Muard, qui fondera justement en 1852 la communauté des Pères de Saint Edme, et l'abbé Tauleigne, curé de Pontigny de 1903 jusqu'à sa mort en 1926. Bricoleur et inventeur de génie, on doit à Tauleigne l'invention ou le perfectionnement de nombreux appareils d'optique, d'acoustique, de télégraphie sans fil et surtout de radiographie. Mais en mettant au point son « stéréomètre », radiographie stéréoscopique qui révolutionna la chirurgie, il s'exposa aux rayons X et en mourut.

En 1906, Paul Desjardins achète donc les bâtiments de l'abbaye, for l'église, et de 1910 à 1939 s'y tiendront les entretiens ou décades de Pontigny. En 1947, les Pères de Saint Edme reviennent à Pontigny pour y créer un collège franco-américain jusqu'en 1954. Puis le pape Pie XII donne le territoire paroissial de Pontigny à la Mission de France. En 1968 les bâtiments sont achetés par un centre de formation professionnelle pour handicapés. Dès 1985 l'association des Amis de Pontigny est créée et en 2003 la région Bourgogne rachète enfin le domaine. 


Vivier des moines et mur de la clôture 




(Pour continuer la visite : suivez le guide !)

mercredi 21 septembre 2011

Gide, star de la rentrée littéraire



Frédéric Beigbeder aime Paludes. La chose est entendue, depuis le temps qu'il la répète : dans Dernier inventaire avant liquidation (Grasset, 2001), ou plus récemment dans L'Express dans cet article qui fait aujourd'hui figure de prélude à son dernier essai, Premier bilan après l'Apocalypse (Grasset, 2011). Dans un classement à rebours des cent livres qu'il préfère, il faut donc attendre les dernières pages pour trouver Gide qui se classe troisième, derrière Bret Easton Ellis et Paul Nizon. Un moderne populaire, un moderne underground et un classique qui tient un peu des deux. Un vrai choix de publicitaire, à cent lieues des commentaires sur Premier bilan après l'Apocalypse qui y voient un classement non consensuel... Mais enfin, si cela fait lire Gide, et surtout Paludes, qui s'en plaindra ? (A part Philippe Sollers...)





Curieusement, on retrouve encore Gide dans l'autre « livre dont on parle » de la rentrée littéraire : Du temps qu'on existait, de Marien Defalvard (Grasset). Déjà cet été, sur la plage, les magazines lubrifiaient les esprits pour préparer l'introduction de ce roman dans les meilleures ventes de la rentrée : « Un génie de 19 ans pour la rentrée ? » s'interrogeait le Nouvel'Obs en juillet. Précocité et mystère autour de la photo du candidat idéal pour émission littéraire. Même Le Monde des livres ne sait trop qu'en penser : « Marien Defalvard fait un premier roman saturé de références (à Gide, Nerval, Lampedusa, Proust, Péguy...) mais incroyablement singulier, aux trouvailles stylistiques éclatantes, même si elles frisent parfois la cuistrerie irritante. » C'est dire.





Parmi les documents retrouvés en Russie et rendus en septembre dernier aux services historiques du ministère de la défense français, des lettres échangées entre Léon Blum et André Gide ont permis d'enrichir la Correspondance entre les deux amis. En novembre dernier lors de l'assemblée générale de l'Association des Amis d'André Gide, Pierre Lachasse donnait quelques extraits de ces nouvelles lettres. La nouvelle édition de André Gide & Léon Blum. Correspondance (1890-1950) qui paraît aux P.U.L. s'enrichit donc d'une trentaine de lettres de plus que l'édition présentée en 2008.





Le texte de Lacan intitulé Jeunesse de Gide ou la lettre et le désir est paru en 1958 comme une critique des livres de Delay et de Schlumberger, avant d'être versé dans les Ecrits de Jacques Lacan. Un texte difficile reconnaît - et me rassure - Philippe Hellebois dans Lacan lecteur de Gide, livre qui vient de paraître aux éditions Michèle dans la collection Je est un autre, avec une préface de Jacques-Alain Miller. Signalons aussi cet article de Philippe Hellebois sur le même sujet et le texte de Lacan disponible sur le site de l'Ecole Lacanienne.





Nombreux sont les écrivains à avoir séjourné à Neuchâtel et dans sa région. Philippe Terrier, directeur de l'Institut de langue et civilisation françaises de l'Université de Neuchâtel en recense 84 dans Le Pays de Neuchâtel vu par les écrivains de l'extérieur, du milieu du XIXème à l'aube du XXIème siècle aux éditions Gilles Attinger : Andersen, Apollinaire, Amiel, Dürrenmatt, Gautier, Gracq, Haldas, Hesse, Ramuz, Rilke, Dard et bien sûr Gide figurent parmi ces visiteurs célèbres qui ont donné leur vision du Pays de Neuchâtel au travers d'une œuvre de fiction (roman, poésie, théâtre), d'un essai, d'une lettre ou d'un journal intime.


L'éditeur Hermann a entrepris de publier de nouveau sous le titre Cerisy Archives tous les colloques de Cerisy qui ont marqué l’histoire de la pensée. Il ouvre cette nouvelle collection par les actes du colloque qui s'est tenu en août 2010 au Centre Culturel International de Cerisy-La-Salle, réunis sous le titre De Pontigny à Cerisy : des lieux pour penser ensemble. 1990-201. Pierre Masson y évoque notamment l'amitié entre Gide et Desjardins au travers de leur correspondance.



Un mot des livres en préparation chez Gallimard : Gaston Gallimard - André Gide, Correspondance (1906-1951) dans la collection blanche est annoncé pour le mois d'octobre [sortie repoussée, voir les commentaires] , tout comme la correspondance Gallimard-Paulhan.Et dans la collection L'Imaginaire sortira également en octobre une nouvelle édition de La ligne de force de Pierre Herbart. Un extrait du Bulletin Gallimard n°489 consacré à la rentrée littéraire :

 
Il faut enfin signaler volume de la Pléiade consacré aux Liaisons dangereuses (Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2011, Paris 1040 p.) dans une nouvelle édition établie par Catriona Seth avec un lourd dossier sur la réception de l'œuvre. Presque cent ans avant Beigbeder, Gide devait choisir ses dix romans préférés. Il n'en trouva que neuf, dont un qu'il disait d'ailleurs n'avoir pas lu, mais plaça le roman de Laclos à la deuxième place, derrière La Chartreuse de Parme, comme le rappelle Catriona Seth.

mardi 20 septembre 2011

Yvonne Gide


Ouest-France rend hommage à Yvonne Gide, décédée le 16 septembre dernier à l'âge de 87 ans. Cette lointaine cousine d'André descend de Xavier Gide, né le 21 février 1737 à Lussan et décédé à Bernis le 14 septembre 1814, arrière-arrière grand-oncle d'André dont le fils Pierre Xavier, né le 23 octobre 1771 à Paris, allait donner naissance à la branche lorraine et catholique de la famille et devenir avocat puis juge suppléant au tribunal de Sarrebourg.

Yvonne Gide fut professeur d'anglais (elle eut notamment un certain Michel Drucker pour élève) et surtout une musicienne passionnée, spécialiste de la musique d'orgue, collectionneuse de clavecins et d'épinettes, créatrice du festival d'orgue d'Argentan dans l'Orne... Dans le BAAG n° 168 d'octobre 2010, elle racontait, entre autres anecdotes personnelles et familiales, sa rencontre avec André Gide :

« Ce fut en 1946 (le 30 avril) que je me décidai à lui rendre visite sur les conseils d'anciens professeurs. Je me présente donc rue Vaneau, et tout d'abord je me trompe de porte, sonnant chez Mme Van Rysselberghe qui me désigne fort courtoisement la porte voisine. Je sonne à nouveau et suis introduite par Yvonne Davet. Je me présente, et par chance, André Gide est là et accepte de me recevoir dans son petit bureau encombré de papiers, de livres entassés sur un piano à queue.
André, très grand, légèrement voûté, se tient un peu sur la défensive et me prie de m'asseoir. Je ne suis pas trop intimidée car j'ai toujours été habituée à la froideur des premiers contacts chez les Gide, quels qu'ils soient. Après avoir conversé sur mes projets à la Sorbonne et sur mes goûts musicaux (je prends des cours d'orgue à l'Oratoire avec Marie-Louise Girod), André Gide me propose de m'aider, ce que je refuse tout net, ma visite étant un « hommage gratuit » à l'écrivain. Elle dura une vingtaine de minutes. André Gide me parla de ses problèmes de santé et de son cœur fatigué par l'âge et les voyages.
Je pris donc congé et eus l'occasion de revenir une fois en l'absence de l'écrivain. Je fus accueillie très chaleureusement par Yvonne Davet. Ce fut ma dernière visite. De retour avenue Marceau, je relatai ma visite chez André Gide : Tante Amélie et Pierre en furent un peu ébranlés et très gentiment m'appelèrent « le canard sauvage » de la famille. » 
(Yvonne Gide, La famille Gide n'a pas dit son dernier mot
Bulletin des Amis d'André Gide, n°168, octobre 2010)

lundi 19 septembre 2011

Quoi de neuf ?

Le site de la Fondation Catherine Gide, nouvelle formule



Le site de la Fondation Catherine Gide connait depuis le mois dernier une refonte avec pour principale nouveauté un fil d'actualités sur sa page d'accueil. En plus du message de bienvenue, deux articles ont déjà été publiés, l'un pour annoncer la conférence de Jean-Pierre Prévost à Uzès en début de mois, l'autre consacré au Dictionnaire Gide paru en début d'année aux éditions Garnier Classiques. A cela s'ajoute une page Catherine Gide sur Facebook qui a permis de faire la liaison de nos deux sites via le groupe Facebook d'e-gide.

Le groupe Facebook compte actuellement 47 membres. Un petit rappel de son fonctionnement : c'est un groupe dit « fermé », c'est-à-dire que les informations qu'il publie et les échanges qui s'y tiennent sont visibles uniquement pour ses membres. Pour être membre, il faut bien entendu avoir un compte Facebook, et en faire la demande via ce lien – une simple formalité le temps de valider votre inscription. Rien à voir avec la fonction « ami » : seuls les messages du groupe sont partagés entre ses membres.

Chaque jour ou presque le groupe publie des informations sur des mentions de Gide dans la presse, des publications directement ou indirectement reliées à Gide et de nombreuses informations touchant à l'univers gidien et à la littérature en général. En un an près de 600 notes ont été publiées quand le blog vient seulement de publier son 400e billet en plus de trois ans. Facebook est non seulement plus pratique pour partager rapidement une information, mais il permet aussi de la commenter plus facilement.

Je veux d'ailleurs remercier les membres du groupe qui y relaient des informations et/ou prennent le temps de commenter, de discuter, parfois de confronter leurs avis divergents sur les sujets abordés (un simple clic sur le bouton «J'aime» est aussi un encouragement et une façon de savoir quels sont les sujets qui trouvent le plus d'écho). Après les échanges fructueux avec le groupe du blog Martin du Gard et celui de Malraux.org, une connexion amicale et bénéfique vient d'ailleurs de s'établir avec le groupe Francis Jammes. N'hésitez pas à venir agrandir le réseau !

A propos de Francis Jammes, je signale enfin qu'en plus de l'ajout d'un lien vers les pages de l'Association Francis Jammes dans la liste  «Gide et...», deux documents le concernant viennent d'être ajoutés aux ressources en ligne du blog. La dernière mise à jour compte au total 21 liens vers de nouveaux documents : 11 en langue française, 4 en anglais, mais aussi 2 en allemand (pour des articles anciens du Spiegel), 2 en catalan (sur la correspondance Larbaud - Gide/Fargue/Ray/Monnier et sur Gide et Dostoïevski) et 1 en italien (sur Gide à Ravello, par Emilia Surmonte). 283 documents sont désormais recensés et consultables à partir des ressources en ligne.


vendredi 16 septembre 2011

Déjà le 400e billet !


Voilà qui mérite bien une belle médaille, non ?


Un chef d’œuvre de la haute joaillerie trouvé ici


jeudi 15 septembre 2011

Rendez-vous en septembre


 "André Gide, le voyageur", une visite guidée au musée d'Uzès


En accord avec le thème du voyage des 28èmes Journées Européennes du Patrimoine qui se déroulent samedi 17 et dimanche 18 septembre 2011 partout en France, le musée d'Uzès propose deux visites guidées et thématiques, dont une sur « André Gide, le voyageur ». A travers le fonds Gide du musée (portraits, objets personnels...) et l'exposition de photographies « André Gide un album de famille » qui s'y tient jusqu'au 25 septembre, la conservatrice Brigitte Chimier vous guidera en Italie, au Maghreb, au Congo ou en URSS sur les pas de cet écrivain toujours en mouvement.

« André Gide, le voyageur », samedi 17 et dimanche 18 septembre, à 17h. Visite et entrée du musée gratuites. Plus d'informations sur le blog du musée.


"Mais qui est Pierre Lesdain ?", une exposition à la bibliothèque de Dainville.


Cap au nord à présent où, toujours à l'occasion des journées du patrimoine, la bibliothèque municipale de Dainville inaugure le 17 septembre 2011 une exposition intitulée « Mais qui est donc Pierre Lesdain ? » La réponse au travers de la présentation de nombreuses lettres d’écrivains célèbres, des tableaux et des livres dédicacés à ce dainvillois d’adoption (1968-1970), de son vrai nom Georges Lambilliote, né en 1897 en Belgique et décédé à Dainville en 1970.

En 1947, Pierre Lesdain est sollicité par son frère Maurice Lambilliote, qui avec d’autres journalistes fonde à Bruxelles le journal « Volonté ».Il lui demande d’assurer « la Chronique des livres ».Comme tout ce qu’il entreprend, il va s’acquitter de cette chronique avec une rigueur et une compétence remarquables, mettant à profit sa vaste culture. Cette rubrique sera à l’origine d’une volumineuse correspondance avec des écrivains de renom tant français qu’étrangers : André Gide, Marcel Jouhandeau, Elsa Triolet, Malaparte… et Henry Miller, avec qui Pierre Lesdain tissa tout particulièrement des liens d’amitiés.

Exposition visible le samedi 17 septembre de 14h à 17h30, le dimanche 18 septembre de 14h à 17h et aux heures d’ouverture de la bibliothèque jusqu'au 10 octobre.



Gisèle Freund et André Spire, deux conférences à Pontigny


Après la commémoration en 2010 du centenaire de la première Décade de Pontigny, les Amis de Pontigny ont proposé cet été une série de conférences et présentations - illustrées par des photos d'époque et ponctuées de lectures - afin de faire partager un peu de l'esprit qui a soufflé sur les Entretiens d'été, organisés par Paul Desjardins et sa femme de 1910 à 1939, dans les bâtiments de l'ancienne abbaye cistercienne. Le 24 septembre aura lieu la dernière présentation consacrée a Gisèle Freund et André Spire.

Présentation par Claire Paulhan, éditrice, qui prépare la publication des « Agendas » de Paul Desjardins.

« Gisèle Freund: une photographe à Pontigny », par Lorraine Audric.
Jeune étudiante en sociologie et militante engagée, Gisèle Freund est contrainte de fuir l'Allemagne nazie en 1933. Paris devient alors sa terre d'exil, puis son pays d'adoption. Elle trouvera refuge à Pontigny à plusieurs reprises entre 1934 et 1939 où, grâce à son Leica, elle capturera l'atmosphère des Décades tout en faisant le portrait de leurs participants.
Une très belle exposition virtuelle des photographies de Gisèle Freund est à voir sur ce site, en prélude à l'exposition se tiendra à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint-Laurent du 13 octobre au 29 janvier.


« André Spire et Paul Desjardins »
André Spire (1868-1966) s'engagea dans les combats du tournant du siècle – organisations philanthropiques et universités populaires - et dans les débuts du sionisme politique. Poète très tôt engagé dans une expression poétique novatrice (vers libre et rythme), il participa à la décade de Pontigny intitulée : « Du rythme, comme principe de délectation et d'expression dans la technique des divers arts et comme donnée naturelle » en août 1930. Il y rencontra Gaston Bachelard et Martin Buber. Les archives d'André Spire permettront de tenter de reconstituer son séjour.

Samedi 24 septembre de 16h à 19h30, Abbaye de Pontigny. Entrée : 5€



Les premières Journées Paul Valéry, un évènement à Sète.


Le musée Paul Valéry à Sète met à l'honneur le poète, écrivain et artiste en organisant la première édition des Journées Paul Valéry, placée sous le Haut Patronage de l’Académie française, autour du thème « Regards internationaux sur l'œuvre de Paul Valéry » du vendredi 23 septembre au dimanche 25 septembre 2011. Durant ces journées, poètes, spécialistes internationaux du poète, philosophes, musiciens, etc. donneront lectures et conférences qui mettront en évidence l'immense notoriété de Paul Valéry dans le monde.

Le musée profite de ces journées pour inaugurer la salle Paul Valéry, entièrement réaménagée pour proposer une présentation plus riche de la collection. La collection, qui rassemble au total près de 300 documents et œuvres du poète, réunit des manuscrits originaux, dont le premier manuscrit du Cimetière marin, 41 lettres autographes – de 1940 à 1944, pour celles qui sont datées –, des peintures, 80 dessins, pastels et aquarelles, et également des sculptures de Valéry, proposant ainsi un éclairage nouveau de la personnalité du poète et écrivain, souvent perçu comme un intellectuel et académicien austère et isolé.

Journées Paul Valéry, du 23 au 25 septembre au Musée Paul Valéry de Sète. Colloque, lectures, concerts, rencontres et expositions.