mardi 20 septembre 2016

Gide-Wilde. Deux immoralistes à la Belle Époque

Pierre Masson, Jean-Pierre Prévost,
André Gide-Oscar Wilde. Deux immoralistes à la Belle époque
Editions Orizons, septembre 2016, 312 pages
23€, ISBN : 979-10-309-0092-7



Voilà un livre qui tombe à pic. Alors que s'ouvre bientôt l'exposition Oscar Wilde, l'impertinent absolu au Petit Palais, Pierre Masson et Jean-Pierre Prévost publient André Gide – Oscar Wilde. Deux immoralistes à la Belle Époque (éditions Orizons). Nos amis nous ont parlé depuis plusieurs années de ce livre qu'ils avaient écrit et qui ne trouvait pas d'éditeur. Saluons donc le sens de la publicité d'Orizons !

Il faut dire que devant le côté « fatras » de l'ouvrage, il y avait peut-être de quoi prendre peur. Et un véritable éditeur aurait sans doute mis bon ordre dans cette accumulation d'éléments thématiques, de chapitres disparates, d'illustrations pas toutes utiles ni très bien choisies, le tout en marge du récit principal... (Sans parler de l'affreuse couverture, de la titraille déconcertante ou des numéros de notes décalés...) Les auteurs renoncent heureusement assez tôt à vouloir dresser le portrait de l'époque pour se centrer sur la chronologie, ici capitale.

Les deux derniers tiers, appuyés sur des extraits de la Correspondance de Gide et ses souvenirs ou ceux de ses proches, en se concentrant précisément sur Gide, montrent très bien comment ce dernier va recomposer un Wilde à sa façon, et, ce faisant, intégrer leurs brèves rencontres et la silhouette de Wilde dans différents récits. Ou encore comment ce que les auteurs nomment « l'épisode crucial d'Alger », va être lui aussi réinventé et réinjecté dans l'œuvre.

Il faut donc dépasser le côté un peu raté de la forme, qui risque de faire trébucher le lecteur à tout instant, pour s'attacher au texte et au fond tous deux très intéressants. Le livre permet, par son analyse des prolongements wildiens dans l'œuvre de Gide, de réévaluer les rapports entre les deux écrivains : pour Gide, des rapports jusque là très surévalués sur le plan personnel, et sous-estimés sur le plan littéraire...

Bibliographie gidienne in progress


Stéphanie Bertrand, maître de conférences en langue et littérature françaises (XXe-XXIe siècles) à l'Université de Lorraine, nous signale l'avancée de son projet de bibliographie gidienne en ligne. Un peu plus de 600 références bibliographiques, des œuvres de Gide à leurs commentaires sous formes de mémoires, thèses, ouvrages ou articles, sont déjà recensés à l'adresse : https://www.zotero.org/groups/bibliographie_andr_gide/items




La base de données est hébergée par Zotero, un outil 
collaboratif de gestion et de partage de références.


samedi 10 septembre 2016

Exposition André Gide et la Normandie



Pour la première fois, une exposition explore les liens familiaux et amicaux du côté normand d'André Gide : Rouen, La Roque-Baignard, Cuverville... Mais d'autres épisodes sont également évoqués comme la rencontre avec Wilde à Berneval, les visites à Marcel Drouin à Alençon, le voisinage de Schlumberger au Val-Richer et bien sûr les séjours chez l'ami Roger Martin du Gard.

C'est d'ailleurs au château du Tertre, à Serigny près de Bellême, dans l'Orne, que cette exposition réalisée par Jean-Pierre Prévost avec le soutien de la Fondation Catherine Gide et de Groupama, est présentée pour la première fois. Une belle exposition dans un très bel endroit, à voir du 10 septembre au 9 octobre, les samedis et dimanches de 15h à 18h. Entrée gratuite.

Lire l'article consacré à l'exposition dans l'hebdomadaire Le Perche : http://www.le-perche.fr/50047/andre-gide-fait-escale-au-chateau-du-tertre/