samedi 23 novembre 2013

Assemblée générale de l'AAAG


Les Amis d'André Gide étaient réunis samedi de la semaine dernière à l'Ecole Alsacienne où ils ont tenu comme chaque année leur assemblée générale. Pierre Masson, président de l'association, a tout d'abord rappelé combien la disparition de Catherine Gide avait touché chacun. Sa Fondation poursuit son œuvre et permet à la recherche gidienne de continuer.

Claude Martin, qui pendant 40 ans a composé le BAAG et veillé sur ses parutions, vient de passer le flambeau à Pierre Masson. Autre passage de témoin : celui de Jean Claude, trésorier de l'association pendant 21 ans, qui a présenté son dernier rapport financier à l'occasion de cette assemblée générale. Jean-Pierre Prévost lui succède.

Sur le plan de l'actualité d'André Gide, Pierre Masson rappelait les parutions qui ont marqué 2013 (tome 2 de la biographie de F. Lestringant, De me ipse, livres sur les Faux monnayeurs accompagnant leur présence à l'agrégation...). « Mais difficile de lutter contre les centenaires des poids-lourds comme Camus, ou Proust et la parution du premier tome de la Recherche », note Pierre Masson.

On ne peut que partager la suite du commentaire du président de l'AAAG : « Si Gide a été présent, c'est en tant que figure du « repoussoir capital ». Quand on a besoin de célébrer un auteur, comme Louÿs dans un livre récent, il est utile de s'adosser à la critique de Gide. Sans parler du « refus du manuscrit » de Du côté de chez Swann, tarte à la crème des journalistes mal informés... » Une façon d'être toujours, sinon sur le devant de la scène, du moins dans la coulisse...

En 2014 les parutions se poursuivent, nombreuses et variées. Parmi toutes celles déjà attendues, il faut bien évidemment citer la nouvelle édition de la Correspondance Gide-Jammes. Pierre Lachasse a présenté en avant-première une partie du travail effectué avec Pierre Masson autour de cette correspondance qui comprend quasiment deux fois plus de lettres que la première édition de Robert Mallet en 1948 : cette présentation fera l'objet d'un billet à part prochainement ici même...

« Les » Corydon

En attendant et dès le mois de décembre prochain paraîtront Les Corydon d'André Gide, ensemble de textes présentés par Alain Goulet. Avec notamment une reproduction de l'originel C. R. D. N. de 1911 que bien peu ont pu consulter. Dans ce livre Alain Goulet recense les caractéristiques des cinq éditions du texte (dont la dernière a paru dans la Pléiade en 2009) et fait le recensement de la réception critique entre 1924 et 1926.
Mais il verse aussi le contenu d'une enveloppe que lui avait remis Catherine Gide en 2009 : le « dossier Corydon ». Parmi ces documents, les nombreuses lettres reçues par Gide après la lecture de Corydon. « Ce livre est le complément du texte paru dans la Pléiade en 2009 et montrera l'action extraordinaire de Corydon sur un milieu spécifique. Ça a sauvé des vies et ces lettres en témoignent », assure notre ami Alain Goulet.

Centenaire des Caves

2014 sera l'année du centenaire de la parution des Caves du Vatican. En janvier une session du congrès de la MLA sera consacrée à cette sotie gidienne, Pierre Masson donnera une conférence en Floride courant mars, Jean-Michel Wittmann, Alain Goulet et d'autres verseront de nouveaux articles dans le BAAG spécial Caves de l'automne 2014... Mais surtout l'Édition génétique des « Caves du Vatican », éditée par Alain Goulet en 2002 et dont le cd-rom était devenu obsolète sera mise en ligne et accessible gratuitement.

BAAG et boni

Le BAAG de printemps proposera quant à lui, entre autres, un dossier rassemblé par Jean Claude sur les échanges entre Gide et Walter Rathenau. « Un « bonus » des BAAG pourrait aussi être envisagé chaque année pour permettre de rééditer des textes anciens, devenus introuvables, ou d'anciens numéro du BAAG épuisés », suggère Pierre Masson.

Parutions

D'autres parutions sont attendues l'année prochaine : un recueil bilingue anglais-français sur « Gide dans le monde anglo-saxon » préparé par Martine Sagaert et Justine Legrand, un album sur les Décades de Pontigny réalisé par Pierre Masson et Jean-Pierre Prévost... D'autres pistes sont à l'étude pour des horizons plus lointains : la correspondance Gide-Laurens, la correspondance Gide-Petite Dame ou un volume reprenant les textes du « Gide politique »...

Manifestations

Côté rencontres et expositions, notons la présence de Jean-Pierre Prévost à la fête du livre de Roquebrune avec son superbe album Roquebrune, oasis artistique, et du même, l'installation de l'exposition Gide-Malraux à partir du 17 décembre à la mairie du 18e arrondissement de Paris. Autre bonne nouvelle : l'AAAG et ses publications participeront au prochain Salon de la Revue à Paris aux côtés de la Société Jean Malaquais.
 

Envoi et lettre à Maurice Chevalier


Le 9 décembre, des souvenirs de Maurice Chevalier seront dispersés à l'Hôtel Drouot. Ils proviennent de sa maison de Marnes-la-Coquette que Le Figaro a pu visiter. Dans la bibliothèque, les Œuvres complètes d'André Gide avec un envoi au chanteur :




Lot 36 : GIDE André. - Œuvres complètes, NRF, 1939, Paris ; 15 forts vol. grand in-8 demi-maroquin bleu à coins, têtes dorées, dos à nerfs, couvertures et dos (Reine-Aimée).
Première édition collective en partie originale (nombreux fragments inédits) publiée par Louis Martin-Chauffier.
Papier vergé chiffon de Bruges filigrané à la Gerbe (n° 353).
DÉDICACE AUTOGRAPHE SUR LE FAUX-TITRE DU TOME I : « à Maurice Chevalier Merci ! pour cette charmante occasion que vous m’offrez d’inscrire mon nom près du vôtre en témoignage de vive et subite sympathie André Gide Saint-Paul de Vence, 8 juin 1949 .»
Estimation : 1000-1500 euros



Notre ami Akio Yoshii nous signale par ailleurs une lettre de Gide à Maurice Chevalier datée du 3 octobre 1946 et insérée dans un exemplaire du Journal 1939-1942 (1946) provenant lui aussi de la bibliothèque de Maurice Chevalier. Gide s'excuse auprès du chanteur de ne l'avoir pas reconnu lors d'une récente rencontre, gaffe qu'il commettait souvent...

mercredi 6 novembre 2013

Enquête de Latinité


Après la page de cette curieuse revue Errata, Julien Mannoni a partagé sur Facebook une autre de ses trouvailles : le questionnaire de « l'Enquête sur André Gide » menée en 1931 par Latinité - La revue des pays d'Occident, et portant la signature autographe de Jacques Reynaud et Jacques-Victor de Laprade. Rappelons que cette « enquête » à charge est disponible dans les archives de Gidiana.


Questionnaire de l'enquête sur A. Gide, Latinité, 1930
source : Julien Mannoni
(cliquer pour agrandir)

Sur les lettres de Christian Beck


Notre ami Akio Yoshii nous signale une lettre de Gide qui passera le 16 novembre 2013 lors de la vente Biblioroom - Alain et Evelyne Morel de Westgaver à Bruxelles. Daté du 10 octobre 1923 à Cuverville, ce billet répond à une demande pour publier les lettres de Christian Beck reçues par Gide.


"10 Oct. 1923                                          Cuverville
par Criquetot l'Esneval
Seine Inférieure
Monsieur,

Je trouve votre lettre en rentrant en France. Est-il trop tard ? où dois-je vous envoyer les quelques fragments intéressants des lettres (1) de Christian Beck que j'espère retrouver à mon prochain passage à Paris ? Jusqu'à quelle date ?
Croyez à mes sentiments bien cordiaux.
André Gide

(1) Je crois me souvenir d'en avoir reçu de très curieuses (dans le meilleur sens du mot)."





La relation entre Gide et Beck nous donne l'occasion d'anticiper sur la prochaine mise à jour des ressources en ligne qui comportera entre autres l'article de Pierre Masson intitulé « André Gide et Christian Beck : deux écrivains en quête d’idéal » parue dans la revue Textyles n°13 (1996) désormais disponible en ligne. Pierre Masson est aussi l'éditeur de la Correspondance Christian Beck - André Gide parue en 1994 chez Droz à Genève, avec une préface de Béatrix Beck.

mardi 5 novembre 2013

Villa Montmorency





Villa Montmorency, cliché anonyme


Voir aussi ces autres billets sur la maison construite entre 1904 et 1907 pour André Gide.


samedi 2 novembre 2013

Vente Sotheby's du 26 novembre


En cette année du centenaire de la publication de Du côté de chez Swann, le timing est parfait pour la vente du brouillon de la lettre d'explication-confession de Gide à Proust sur le refus de son manuscrit par la NRF. La presse a beaucoup relayé l'annonce que nous avions faite ici même de cette très belle vente Sotheby's qui aura lieu le 26 novembre à Paris. Ce n'est pas le seul lot qui mérite d'être signalé :


Lot 111

Gide, André

ENSEMBLE DE 3 OUVRAGES AVEC ENVOIS.
Les Cahiers d'André Walter. Œuvre posthume. Paris, Librairie de l'Art indépendant, 1891.
Edition de luxe, la première mise dans le commerce. Petit in-12 (157 x 16 mm). Un des 125 exemplaires sur vélin, n° 187, paraphé A.W. (pour André Walter). Envoi autographe signé à Charles-Louis Philippe : "son ami certainement. André Gide. Février 99". L'édition originale de cet ouvrage, imprimée la même année, fut presque entièrement détruite sur ordre de Gide lui-même. Un des rares exemplaires rescapés atterrit entre les mains de Maurice Barrès qui fit faire rapidement à Gide son entrée dans le monde littéraire, en le présentant notamment à Mallarmé.
Charles-Louis Philippe et Gide furent amis, de longue date, et officièrent à la NRF ensemble.

Prétextes. Réflexions critiques sur quelques points de Littérature et de Morale. Paris, Mercure de France, 1903. Edition en grande partie originale, du tirage courant. In-12 (176 x 114 mm). Envoi autographe signé : "à Jean de [sic] Schlumberger en amical souvenir".

Nouveaux prétextes. Réflexions sur quelques points de Littérature et de Morale. Paris, Mercure de France, 1911. Edition originale sauf pour Deux Conférences. In-12 (176 x 114 mm). Envoi autographe signé à Jean Schlumberger, "son ami André Gide".

Reliures signées Devauchelle. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs avec encadrements de filets à froid, tête dorée, couvertures et dos. Manque le dos et papier jauni au volume Prétextes. Minimes accrocs à la reliure de Nouveaux prétextes.

Estimation 2 500 - 3 000 EUR

Loto 112

Gide, André

ENSEMBLE DE 4 OUVRAGES, EN ÉDITION ORIGINALE, AVEC ENVOIS À CHARLES MAURRAS.
Le Traité du Narcisse (Théorie du Symbole). Paris, L'Art indépendant, 1892. Première édition mise dans le commerce. In-8 (190 x 150 mm). Edition limitée à 81 exemplaires, un des 70 sur vélin teinté. Avec un envoi autographe signé : "A Charles Maurras / en toute sympathie / André Gide". Reliure signée Maylander.
Bradel demi-maroquin chamois à coins, tête dorée, couverture et dos.

Les Poésies d'André Walter. Paris, L'Art indépendant, 1892. Edition originale. In-8 (190 x 150 mm). Edition limitée à 190 exemplaires, un des 180 sur vélin teinté. "A Charles Maurras / bien cordialement / André Gide". Même reliure.

L’Immoraliste. Paris, Mercure de France, 1902. Edition originale. In-12 (165 x 105 mm). Edition limitée à 300 exemplaires sur vergé d’Arches. "A Charles Maurras / cordialement / André Gide". Même reliure.

La Porte étroite. Paris, Mercure de France, 1909. Edition originale. In-12 (165 x 105 mm). Edition limitée à 300 exemplaires sur vergé d’Arches. Envoi autographe signé : "A Charles Maurras / bien cordialement / André Gide". Même reliure.

Reliures à peine passées avec d'infimes frottements aux coiffes.

Estimation 6 000 – 8 000 EUR

Loto 113

Gide, André

DEUX POÈMES AUTOGRAPHES SIGNÉS, DONT UN SOUS FORME DE LETTRE À FRANCIS JAMMES.
3 pages 1/2 et 3 pages in-8 sur papier fin ligné (205 x 130 mm), montées en 2 volumes in-8. Bradel cartonnage papier dominoté, pièces de titre maroquin noir. Au verso du dernier feuillet du poème, lettre d'envoi de Gide, datée de Venise, 15 avril 1898, adressée au directeur de la revue La Coupe.

Sur une tombe au bord de la mer (imité de l'anthologie). Epigramme de 64 vers dans lequel la mort s'adresse aux humains, les exhortant à consommer les plaisirs terrestres :
"Ici coule une eau pure.
Etranger ! Bois-en ;
Hâte-toi ! La nature
Ne dure
Pour toi qu'un instant"...

Revue mensuelle d'art et d'éthique, La Coupe, domiciliée à Montpellier, parut de 1895 à 1898. Dirigée par un trio, Joseph Loubet à Paris, Albert Liénard [Louis Payen] à Lyon et Richard Wémau à Montpellier, elle accueillit ce poème de Gide dans son dernier numéro de juin 1898.

Lettre à Francis Jammes pour l'inviter à goûter les douceurs d'une villégiature normande. [Eté 1898]. Alors que sa femme Madeleine est en cure à Lorstorf, près d'Alten en Suisse, Gide propose à son ami Jammes de venir à La Roque et le fait sous la forme d'un amusant poème d'une trentaine de vers, débutant sur les mots de la célèbre comptine 

"Une poule sur un mur
Qui picore du pain dur
 A midi va pondre
Un petit œuf à la coque
Dont le coq déjà se moque...
Tu peux me répondre
Que c'est ce qu'on voit à Chou
Comme à La Roque et partout,
Mais ô ami Jamme [sic]
A venir vérifier
Notre rare amitié
T'invite ma femme
On voit comme à Chou, dans l'onde
De ma douve peu profonde
L'hydrophile brun
La fine truite qui glisse
[...]
Je t'attends dans ma maison ;
A mon invitation
Si tu veux répondre
Tu piperas à La Roque
Un petit œuf à la coque..."

Francis Jammes répondra effectivement à cette invitation, évoquant dans ses Mémoires ces quelques semaines passées dans la maison familiale de Gide, qui de son côté, en parlera également dans Feuillets d'automne.

Estimation 1 500 – 2 500 EUR

Lot 114

Gide, André

ENSEMBLE DE 9 OUVRAGES EN 11 VOLUMES.
- Réflexions sur quelques points de Littérature et de Morale. Paris, Mercure de France, 1897.
édition originale. In-16 (134 x 105 mm). un des 100 exemplaires sur vergé, celui-ci non justifié.
reliure signée Devauchelle. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos. Petites piqûres à la couverture et dos conservé frotté.
- Amyntas. Paris, Mercure de France, 1906.
édition originale sauf pour Feuilles de Route. In-12 (166 x 105 mm). un des 350 exemplaires sur vergé d'Arches, celui-ci non justifié. envoi autographe signé "à Maurice Barrès en amical souvenir". Broché, non coupé, chemise et étui (P.L. Martin). Dos passé.
- Isabelle. Récit. Paris, NRF, Marcel Rivière et Cie, 1911.
édition originale. In-12 (164 x 105 mm). un des 500 exemplaires sur vergé d'Arches, celui-ci non justifié. envoi autographe signé "Cuverville, 3 juillet à Edmond Jaloux Distraction !! [suivi d'une adresse biffée] son ami André Gide". reliure signée Devauchelle. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos.
- La Symphonie pastorale. Paris, Nouvelle Revue Française, 1920.
édition originale. In-8 tellière (164 x 106 mm). un des 100 exemplaires réservés aux Bibliophiles de la NRF sur vergé d'Arches, celui-ci n°XIII, imprimé pour M. Emile Lafuma. reliure signée Alix. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos. Dos conservé un peu passé.
- Corydon. S.l., s.n., [Bruges, Imprimerie Sainte-Catherine], 1920.
édition augmentée. Petit in-8 (193 x 135 mm).
un des 21 exemplaires sur papier à chandelle d'Arches, celui-ci n°8.
reliure signée Alix. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos. Dos un peu passé, mouillure en pied.
- Numquid et tu..? S.l., s.n., [Bruges, Imprimerie Sainte-Catherine], 1922.
édition originale. In-16 (148 x 105 mm)
un des 70 exemplaires sur vergé, seul grand papier, celui-ci n°1.
reliure signée Devauchelle. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos. Feuillets blancs roussis.
- Dostoïevsky (Articles et Causeries). Paris, Plon-Nourrit et Cie, s.d. [1923].
édition en grande partie originale. In-12 (177 x 113 mm).
envoi autographe manuscrit : "à Jean Schlumberger bien fidèlement".
reliure signée Devauchelle. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos. Papier légèrement roussi.
- Si le grain ne meurt. Paris, NRF, 1924.
première édition intégrale dans le commerce. 3 volumes in-12 (173 x 106 mm).
un des 50 exemplaires hors-commerce sur Van Gelder, celui-ci n°XLIV.
reliure signée Alix. Demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, têtes dorées, couvertures et dos. Dos conservés passés, petite déchirure sans atteinte au texte p.7 du tome II.
- Jeunesse. Neuchatel et Paris, Ides et Calendes, s.d. [1945].
édition de luxe. In-12 (190 x 141 mm).
un des 200 exemplaires d'auteur sur vélin blanc, celui-ci justifié A8.
envoi autographe signé "à mon cher Jean Schlumberger ces souvenirs de [Jeunese] et des lieux où prit naissance notre amitié. André Gide".
reliure signée G. Gauché. Bradel toile beige, plats recouverts de papier à motifs géométriques, fac similé d'un manuscrit de Gide au premier plat, pièce de titre de maroquin brun, tête dorée, couverture et dos.

on joint :
- Philippe, Charles-Louis. Le Père Perdrix. Paris, Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle, 1903. Edition originale. In-12 (184 x 117 mm).
Envoi autographe signé "à Andrè Gide avec les sympathies de Charles-Louis Philippe". Broché, chemise et étui. papier légèrement roussi.
- Giraudoux, Jean. Retour d'Alsace. Aout 1914. Paris, Emile-Paul Frères, 1916.
édition originale. In-12 (187 x 116 mm).
Envoi autographe signé "à André Gide avec gratitude Jean Giraudoux". Broché.

Estimation 2 000 – 3 000

Lot 117

Gide, André

SI LE GRAIN NE MEURT. PARIS, 1920.
édition originale. [Impr. Sainte-catherine, Bruges]. 2 volumes in-8 (221 x 138 mm). Exemplaire nominatif hors commerce sur chandelle d'Arches, numérotés à la presse 9/12 pour le tome I et 9/13 pour le tome II. Exemplaire justifié par Gide qui a signé et inscrit le nom du dédicataire aux deux volumes.
Avec une mention autographe signée de Roger Martin du Gard : "Donné par moi à Roger Froment / R Martin du Gard 1958".

Reliure signée Paul Bonet, 1963. Composition mosaïquée de box vison et beige avec larmes et lunes de couleurs opposées, séparés verticalement par une composition de box de différents verts et rouges, dos lisses, doublures et gardes de daim beige, tranches dorées, couverture et dos. Chemises demi-veau brun et étuis (Carnets, 1419 et 1420).

L'exemplaire est enrichi, au tome I de la copie par Roger Martin du Gard des 11 premiers vers d'Épigraphe pour un livre condamné de Baudelaire, sur le premier feuillet blanc, suivie d'une annotation de la main de Roger Froment, et au tome II, de trois notes ou lettres signées par Martin du Gard.
Note autographe signée, intitulée "p.68 bis" et datée de 1926 (1 p.1/2 in-8, reliée entre les pages 68 et 69). Martin du Gard commente les propos de Gide en regard et rapporte ce qu'il lui a dit au sujet de l'écriture de cet ouvrage, précisant qu'il était hostile à une telle publication du vivant de son auteur : "Tout cela est coulant et d'un grand charme, mais vous ne faites qu'effleurer les choses, et d'une façon un peu anecdotique. L'analyse que vous faites de vous-même durant ces années de jeunesse pourrait être plus détaillée, approfondie davantage. Vos personnages sont finement indiqués, mais ils glissent devant nous comme des fantômes, et vous pourriez les dessiner d'un trait plus accusé. Ne dites pas que c'est impossible : lorsque vous me contez votre enfance, ce que vous en dites est autrement savoureux [mot souligné] que ce que vous en avez écrit là !".
Tapuscrit d'une lettre de Martin du Gard à Gide, 7 octobre 1920 (2 pages in-4 repliées in fine), l'exhortant à dévoiler davantage l'inoubliable vérité : "Il est temps d'ouvrir carrément la porte secrète, d'y entrer, et de nous y conduire avec vous". Avec une note autographe de l'auteur de cette lettre, expliquant la provenance de la lettre originale.
Lettre autographe signée, 31 juillet 1958, adressée au professeur Froment à qui Martin du Gard offre cet exemplaire de Si le grain ne meurt, lui donnant des nouvelles de la publication de la Correspondance Gide-RMG.

provenance : Dr Roger Froment.

Estimation 15 000 - 20 000 EUR

Lot 159 - [Proust, Marcel] -- Gide, André
BROUILLON AUTOGRAPHE SIGNÉ DE LA LETTRE À MARCEL PROUST DU 11 JANVIER 1914. [10 OU 11 JANVIER 1914.]


5 pages in-8 (214 x 138 mm), à l’encre noire sur papier à en-tête de l’Hôtel de Flandres à Bruges. Pages montées sur onglets. Reliée à la suite la plaquette Marcel Proust et André Gide. Paris, NRF, 1928.
Le tout dans une reliure signée Paul Bonet, 1958. Maroquin grenat, les plats recouverts des noms de Marcel Proust et André Gide répétés 12 et 11 fois de façon à recouvrir tout l'espace avec au centre le mot "Lettres" en lettres anglaises dorées, doublure et gardes de veau rose, chemise et étui.

Le brouillon figure sur 4 pages, la cinquième porte quelques notes : "bandes – revue des revues- notes" puis
1. Mad[eleine]
2. Tagore
3. Saint Leger
4. Strongways [ ?]
Ainsi que Rainer Maria Rilke 17 rue Campagne Première


Retranscription de le lettre :
[10 ou 11 janvier 1914]

Mon cher Proust
Depuis quelques jours je ne quitte plus votre livre ; je m’en sursature avec délices je m’y vautre. Hélas ! pourquoi faut-il qu’il me soit si douloureux de tant l’aimer ?.. Le refus de ce [texte] biffé livre restera la plus grave erreur de la N.R.F.- et, (car j’ai [gardé] biffé cette honte d’en être [en grande partie] biffé beaucoup responsable) l’un des regrets, des remords les plus cuisants de ma vie.
Sans doute je crois qu’il faut voir là un[e] biffé factum implacable, car c’est bien insuffisamment expliquer mon erreur que de dire que je [ne] biffé m’étais fait de vous une image d’après quelques rencontres dans « le monde » qui remontent à près de vingt ans. Pour moi vous étiez resté celui qui fréquente chez Mme X et Z – celui qui écrit dans le Figaro. [Je m’étais fait de vous une idole assez charmante mais entre tous / assez ??able pour une Je m’étais fait de vous une idole] biffé Je vous croyais [honte !] biffé vous l’avouerai-je ? « du côté de chez Verdurin ».
Un snob, un mondain amateur – quelque chose d’on ne peut plus fâcheux pour notre revue. Et le geste que je m’explique si bien aujourd’hui, de nous aider pour la publication de ce livre, et que j’aurais trouvé charmant si je me l’étais bien expliqué n’a fait hélas ! que [mot biffé] m’enfoncer dans cette erreur. Je n’avais pour m’en tirer qu’un seul des cahiers de votre livre ; que j’ouvris d’une main distraite et la malechance voulut que, [d’un coup, mon œil] biffé attention sans bienveillance [tombât] biffé plongeât aussitôt dans la tasse de camomille de la p. 62 – [et] biffé puis trébuchât p. 64 sur la phrase (la seule [encore] biffé du livre que je ne m’explique pas bien – jusqu’à présent, car je n’attends pas pour vous écrire, d’en avoir achever la lecture) – où il est parlé d’un front où des vertèbres transparaissent. -
[Mais que] biffé
Et maintenant il ne me suffit pas d’aimer ce livre, je sens que je m’éprends pour lui et pour vous d’une sorte d’affection, d’admiration, de prédilection [particulières] biffé singulières.
[...] Quelle exactitude dans l’invention ! Quelle invention dans le souvenir ! Quel art. Rien jamais] biffé
[Ah !] biffé Je ne puis continuer … j’ai trop de regrets, trop de peines – et [surtout] biffé à penser que peut-être il vous est revenu quelque chose de mon absurde déni, [et qu’à présent je vais être pour vous je ne sais quel ennemi vulgaire] biffé – qu’il vous aura peiné – [on vous aura soufflé quelque mépris / appris à me mépriser] biffé et que je mérite à présent d’être jugé par vous, injustement, comme je vous avais jugé [moi-même] biffé
Je ne me le pardonnerai pas – et c’est seulement pour alléger un peu ma peine que je me confesse à vous ce matin – vous suppliant d’être plus indulgent pour moi que je ne suis moi-même.

Estimation 100 000 - 150 000 EUR

Signalons encore :

Au lot 63, quatre lettres de Alain-Fournier à Jean Schlumberger dont celle datée du 8 octobre 1911 où il remercie Schlumberger pour son appréciation d’un Portrait avant d’évoquer les propres œuvres de son ami, puis un séjour "délicieux" de quelques jours chez André Gide en compagnie de Jacques Rivière (voir aussi le lot 116).

Au lot 116, les Nouveaux prétextes. Réfelexions sur quelques points de littérature et de morale (Mercure de France, 1911) avec envoi autographe signé à Alain-Fournier, à l'encre noire sur le faux-titre : "à Alain Fournier bien cordialement André Gide".

Au lot 115, La Porte étroite (Mercure de France, 1909), un des 300 exemplaires sur vergé d'Arches, celui-ci non justifié, avec envoi autographe signé à l'encre noire sur la garde : "à Monsieur Daniel Halévy en cordial souvenir André Gide".

Au lot 72, de Louis Aragon, Une vague de rêves (H.C., 1924). Exemplaire non coupé avec envoi autographe signé : "à André Gide, attentivement, Louis Aragon", à l'encre brune sur le faux-titre.

Au lot 80, de Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan (Plon-Nourrit et Cie, 1926) avec envoi autographe signé : "à André Gide / en témoignage de gratitude spirituelle pour tout ce que vous m'avez donné malgré vous, pour tout ce que votre lucide génie nous dispense de cette âme que vous réservez, et que Dieu seul est capable de forcer".

Au lot 137, un ensemble de cinq volumes de lettres et autres pièces de Charles Maurras dont une lettre de Gide.


Au lot 84 des manuscrits autographes, épreuves corrigées de Robert Brasillach dont un manuscrit non daté intitulé "Directions / André Gide". 2 pages in-8, signées "Robert Brazillac".

Au lot 90, de André Breton et Philippe Soupault, Les champs magnétiques (Au Sans Pareil, 1920), avec envoi autographe signé deux fois de la main de breton : "A André Gide. / Qu’est-ce qu’on attend ? / Une femme ? / Deux arbres ? / Trois drapeaux ? / Qu’est-ce qu’on attend ? / Rien. / André Breton / Philippe Soupault" sur la première garde blanche à l'encre noire.

Au lot 102, de Jean Cocteau, un ensemble de quatre ouvrages dont Orphée. Tragédie en un acte et un intervalle (Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, 1927), avec envoi autographe signé à Gide : "à mon / cher / André Gide. / Sans / aucune ombre / Jean".