dimanche 22 mai 2016

Aragon et Claudel unis dans la haine de Gide

Merci à l'un de nos précieux "indics" du groupe gidien de Facebook de nous avoir signalé ce témoignage sans doute encore inconnu, paru le 12 mai dans le journal L'Humanité Dimanche. Dans un article d'interviou, le réalisateur Bertrand Tavernier raconte un dîner mémorable réunissant Claudel et Aragon :


« HD : Au début du film [« Voyage à travers le cinéma français », ndr], vous évoquez Aragon, quel rôle a-t-il joué pour vous ?
Bertrand Tavernier : On l'a caché un an à Montchat. C'est là qu'il a écrit beaucoup de poèmes, dont « Il n'y a pas d'amour heureux », dont j'ai l'édition originale dédiée à ma mère. Il a joué un rôle important dans la vie de mes parents, même si, après, mon père s'est un peu séparé de lui. À la libération de Lyon, mon père avait organisé un dîner entre Louis Aragon et Paul Claudel. Le moment a d'abord été glacial. Tout à coup, quelqu'un a mentionné le nom d'André Gide. Et ils se sont réconciliés dans une haine commune contre lui. Aragon détestant le type qui avait écrit « Retour d'URSS », qui critiquait très sévèrement le régime communiste. Claudel, le catholique, détestant l'homosexuel protestant qui représentait pour lui le comble du vice. Ainsi, Claudel est entré en grâce vis-à-vis du Parti communiste français, et il a été admis à publier un poème dans « les Lettres françaises », à la Libération. »

L'histoire ne dit pas s'il y avait, ce jour-là, des crêpes Suzette au dessert...

4 commentaires:

Laconique a dit…

Je comprends mieux pourquoi je suis allergique à la fois à Claudel et à Aragon ! Gide réunissait contre lui les fanatiques de tous les bords, on ne préserve pas sa liberté et son indépendance sans s’attirer de solides haines…

Unknown a dit…

On s'en serait douté !

Tout à fait d'accord avec Laconique.

" Ne voit-il pas qu'il se perd, lui et tous ceux qui l'entourent de plus près ?"
Claudel à Marcel Rivière.

Je ne sais ce qu'il en est de Claudel, mais pour moi, Gide n'est pas perdu du tout.

Anonyme a dit…

Claudel se trompe. Gide n’était pas homosexuel mais pédophile. Ses proies avaient généralement entre 12 à 16 ans, jamais plus.Cela lui est tout de même arrivé d’agresser sexuellement un enfant de 8 ans.

Anonyme a dit…

Dans la famille, l'homme Gide n'avait pas très bonne réputation : dès qu'il était dans les parages, on éloignait les enfants. S'il fallait juger un écrivain d'après son comportement moral, comme le suggère Laconique, le plus coupable des trois, ce serait Gide, qui ne s'est pas contenté de discourir sur l'amour des enfants.