lundi 28 février 2011

Gallimard, 100 ans d'histoire littéraire

Après son Histoire de La NRF et le catalogue de l'exposition pour le centenaire de la revue intitulé En toutes lettres… Cent ans de littérature à La NRF (les deux chez Gallimard en 2009), l'historien maison Alban Cerisier signe, cette fois pour le centenaire de la maison d'édition un très bien fichu Gallimard. Un éditeur à l'œuvre, dans la collection Découvertes... des éditions Gallimard bien entendu.


Alban Cerisier, Gallimard. Un éditeur à l'œuvre,
coll. Découvertes Gallimard, 2011, Paris


Présentation de l'éditeur :

"Couverture ivoire à filets rouges et noirs, marquée du monogramme NRF, la collection Blanche inaugure en 1911 le comptoir d'édition d'André Gide et de ses amis.
La modeste association se développe sous l'impulsion de Gaston Gallimard, dont l'engagement et les choix seront toujours guidés par le désir de servir au mieux la littérature. L'entreprise Gallimard est transmise d'une génération à l'autre, avec des valeurs inchangées, " comme un serment qu'on s'est fait ". Riche de 40 000 titres, son catalogue réunit la plupart des grands auteurs contemporains : Claudel, Proust, Malraux, Faulkner, Queneau, Sartre, Camus, Hemingway, Borges, Yourcenar, Duras...
Dans une chronique au long cours, Alban Cerisier entraîne le lecteur dans les arcanes de la plus grande maison d'édition française indépendante"


Les mises en page sont toujours soignées, discutées,
surtout pour l'arrivée de Proust en 1917...



Dans l'hebdomadaire Télérama n° 3189 de cette semaine, Antoine Gallimard donne un long entretien à Nathalie Crom. On peut le lire sur le site de Télérama qui offre par la même occasion un documentaire télévisé tiré des archives de l'INA. Rappelons enfin que le mois prochain s'ouvre à la Bibliothèque nationale de France une exposition retraçant les 100 ans depuis la création du comptoir d'édition de Gaston Gallimard à partir de la NRF. Les trois premiers ouvrages parus sous la couverture blanche étaient Isabelle, de Gide, L'otage, de Claudel, et La mère et l'enfant, de Charles-Louis Philippe...
On dit que c'est Schlumberger, avec l'éditeur Verbeke,
qui a conçu la maquette de la Blanche


" La maquette de couverture a été conçue à l'occasion de la parution des trois premiers volumes de la collection par l'éditeur Verbeke à Bruges. On veille déjà au moindre détail, rien n'est laissé au hasard — on sait, depuis Mallarmé, ce que la poésie doit à la typographie, et inversement. La maquette fin ale relève d'un refus catégorique de traitement décoratif au profit d'une lisibilité intacte, privilégiant unité typographique et sobriété de la composition. Elle se rattache à celle de La NRF par son papier mat de couleur crème, par l'adoption d'une elzévirienne assez fine et allongée, aux contrastes de graisses peu marqués, et par l'impression en deux couleurs, rouge et noir. Elle en diffère cependant par le cadre à filet noir et double filet rouge.
Cette maquette sera stabilisée durant l'entre-deux-guerres, une fois le filet horizontal entre l'auteur et le titre supprimé, le monogramme NRF traité typographiquement (Garamond puis Didot italiques), le Didot gras adopté pour l'impression du nom de l'auteur et le titre et enfin les filets rouges et noir pro longés en dos. Au cours des années 1950 apparaissent les premiers résumés en quatrième page de couverture, en remplacement du cadre, du fleuron, du monogramme ou de l'extrait de catalogue, les bandes suivies de peu par les jaquettes, ou couvre-livres, illustrées et imprimées en couleurs (1961). Enfin, à partir de 1964, tous les volumes de la « Blanche » sont rognés et, partant, découronnés. La décennie 1980 verra une tentative d'adoption d'un papier satiné et brillant de type « kromekote », qui sera abandonné pour celui que nous connaissons aujourd'hui." (Gallimard, Les collections, La Blanche)



Une couverture souvent imitée, voire même plagiée... Je ne résiste pas au plaisir de vous scanner la couverture de cette petite étude de Maurice Marsalet parue en 1955 chez l'éditeur bordelais, spécialisé notamment en ouvrages régionalistes,Raymond Picquot (auteur d'une savoureuse autobiographie, Je suis libraire, aux Editions du Conquistador). Double liseré rouge à l'extérieur, liseré noir à l'intérieur, typographie bien différente et pourtant, au premier coup d'œil, ce André Gide l'enchaîné a quelque chose de familier...




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