Au Vaneau il était accroché au-dessus du piano de Gide.
Le masque de Leopardi vient d'être offert par C. Gide
au musée d'Uzès (photo de Joel Yale pour Life)
au musée d'Uzès (photo de Joel Yale pour Life)
Les Interviews imaginaires reliées avec le tissu d'une chemise de Gide, son masque mortuaire, les assiettes de Cuverville, la canne offerte par Francis Jammes, la malle du Congo. C'est un « inventaire à la Gide » unique et émouvant que la description du « fonds Gide » du Musée Georges Borias d'Uzès. Encore faudrait-il ajouter à la liste les nombreux autres objets, portraits, dessins, livres en édition originale, manuscrits, lettres et témoignages non seulement sur André mais aussi sur Charles, Paul et Tancrède Gide. Une liste qui vient de s'allonger.
« Pour sa réouverture, le musée Georges Borias présente quelques-unes de ses dernières acquisitions, réalisées avec l’aide de généreux donateurs et de l’association des Amis du musée », apprend-on sur le blog du musée, notamment un « « ensemble d’objets, dons de Mme Catherine Gide : Diplômes d’André Gide, lettre de félicitations à Gide pour ses 80 ans, disques 78T offerts à Gide lors de son voyage en URSS, masque funéraire du poète Leopardi (ce masque ornait le bureau de Gide), portrait sculpté de Théo Van Rysselberghe par Alexandre Charpentier. »
Le musée d'Uzès a fêté l'an dernier ses cent ans. Créé en juillet 1910 dans les locaux de l'Hôtel de Ville, il se voulait double : musée des beaux-arts sous l'impulsion du peintre José Belon, et « Muzéon Uzétien » des traditions locales sur le modèle de celui créé par Mistral à Arles. En 1945, le conservateur Georges Borias reprend le flambeau. Ce conservateur dynamique donnera son nom au musée.
« Georges Borias semble avoir eu assez rapidement la volonté d'inclure André Gide parmi les personnages que le musée se devait d'évoquer, en le rattachant à ses origines familiales uzétiennes. D'ailleurs le premier objet acquis ne concernait pas l'écrivain lui-même, mais son grand-père Tancrède Gide : le faire-part de son décès fut offert par M. Arraud en 1949 », explique l'actuel conservateur du musée Brigitte Chimier*.
En 1953 un stylographe, quelques fragments manuscrits et un exemplaire hors-commerce du Journal 1942-1949 complètent le fonds à ses débuts. « Les choses démarrèrent vraiment en 1969, avec l'exposition en l'honneur du centenaire d'André Gide », poursuit Brigitte Chimier. Dans le BAAG n°12 de juillet 1971, Georges Borias plaide « Pour une salle André Gide au musée d'Uzès » comprenant « un ensemble digne de celui que le musée de Sète a consacré à Valéry. »
La collection s'étoffe dans les années 70. En 1978, le musée s'installe dans l'ancien palais épiscopal et une salle Gide peut enfin être créée. Martine Peyroche d'Arnaud prend le relais de Georges Borias en 1987. On lui doit le catalogue** de la collection Gide publié en 1993 avec une introduction de Jean Lambert : quelques 250 documents, objets et œuvres d'arts. « Un ouvrage que j'espère actualiser prochainement car le fonds s'est beaucoup enrichi depuis », m'écrivait très récemment Brigitte Chimier.
Peut-être à l'occasion de l'exposition « André Gide : un album de famille » qui se tiendra cet été au musée d'Uzès, après Ravello et Paris. Nul doute qu'après « André Gide et ses peintres », record de fréquentation au musée en 1993, ou « Désir du Sud. André Gide, Rudolf Lehnert et le Maghreb » en 2004, l'exposition réunie par Jean-Pierre Prévost à partir de son livre éponyme et avec l'aide de la Fondation Catherine Gide ne soit un succès !
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* Brigitte Chimier : Le fonds Gide du musée d'Uzès, Uzès Musée Vivant (bulletin de l'association des amis du musée d'Uzès), n°41, juin 2010
** Musée d'Uzès, collection André Gide, Martine Peyroche d'Arnaud, Editions de l'Equinoxe, Marguerittes, 1993
La salle Gide au musée Georges Borias
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