André Gide : un album de famille, de Jean-Pierre Prévost
Gallimard - Fondation Catherine Gide, Paris, 2010
avec un DVD du film
"André Gide, un petit air de famille" de J.-P. Prévost
« Mes amis m'ont poussée à sauver de l'oubli ces anciennes photographies. L'Album de Famille que voici est le résultat des efforts conjugués de Jean-Pierre Dauphin, Jean-Pierre Prévost et Peter Schnyder. Toute ma reconnaissance va vers eux, car ce n'était pas une petite affaire de nettoyer ces documents, de les regrouper, d'identifier les personnages qui y figurent et de les commenter. Pour ma part, j'ai ajouté des extraits de témoignages divers qui complètent cette rétrospective familiale.
Puisse cet éventail de souvenirs faire revivre ces époques déjà lointaines.
Catherine Gide.
À Cabris, été 2009 » (Présentation de Catherine Gide)
En appariant le nom d'André Gide au mot « famille » on créé un mélange instable. Que ce soit du côté de Cuverville, du côté de Saint-Clair ou au Vaneau rien n'est jamais simple. La Petite Dame elle-même s'amuse des biographies données par les journaux quand Gide reçoit le prix Nobel en 1947 :
« Je sais bien que dans notre famille, il est malaisé de s'y reconnaître, et que la logique mène à l'absurde, c'est ainsi que Gide a eu trois gendres : Lambert, Herbart et Richard Heyd, que Catherine a été la fille d'Alissa, et Elisabeth la femme de Gide, que Nicolas a été son troisième petit-fils, les deux fils de Heyd étant les premiers, etc. »
Pour « André Gide : un album de famille », Catherine Gide a laissé Jean-Pierre Prévost feuilleter et classer les photos de cette famille très peu « possession jalouse du bonheur », retraçant son histoire depuis la rencontre entre André Gide et les Théo Van Rysselberghe en 1899 jusqu'à la naissance de la dernière fille de Catherine en 1953, deux ans après la mort de Gide.
Catherine Gide commente – et raconte plus longuement dans le DVD du film « Un petit air de famille »* joint au livre – sa vie auprès de sa mère Elisabeth Van Rysselberghe et de celui qui n'est encore que le Bypeed ou « l'oncle André » : la Bastide Franco, Saint-Clair... Ce sont des lieux, des ambiances qui revivent grâce à elle.
C'est donc indirectement, par cette lumière simple et méridionale, que Gide se trouve éclairé. Et avec lui cette « famille » qui est familière aux lecteurs du Journal de Gide et surtout des Cahiers de la Petite Dame. Au détour d'une page le sourire de Marc ou la silhouette d'Herbart sont aussi de précieux documents.
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* Film de Jean-Pierre Prévost réalisé en 2006 et qu'on se réjouit de pouvoir enfin voir.
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