mardi 17 mai 2011

Quatre nouvelles parutions

La Correspondance d'André Gide avec Paul Desjardins, Jacques Heurgon et Anne Heurgon-Desjardins constitue le cahier annuel servi aux membres de l'AAAG avec son dernier bulletin. En novembre dernier, Pierre Masson, qui a établi, présenté et annoté cette correspondance, en donnait un aperçu. Le livre est paru aux Editions des Cendres. 




« Ma recherche sur Jacques Copeau a duré quatre ans et demi. Les éditions Imago ont accepté d'en publier un condensé, environ la moitié », expliquait récemmentMarc Sorlot à un journaliste de L'Ardennais. Docteur en histoire, il a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire politique et intellectuelle entre 1870 et 1940 et aujourd'hui ce Jacques Copeau A la recherche du théâtre perdu, dont un chapitre est entièrement consacré à son « Intimité avec André Gide ».

Présentation de l'éditeur :

« Dans l’histoire du théâtre français, il y a deux périodes : avant et après Copeau », disait Albert Camus, rendant ainsi hommage à cette personnalité hors du commun, initiatrice d’une véritable révolution dramatique. Né en 1879, issu de la petite bourgeoisie, autodidacte, critique dans de nombreux journaux, Jacques Copeau fonde en 1908 la Nouvelle Revue française avec quelques amis, dont André Gide et Jean Schlumberger. En 1913, désireux de promouvoir un théâtre aux décors épurés, débarrassé du « cabotinage » des comédiens, il crée le Vieux-Colombier, où il sera tout à la fois directeur de troupe, metteur en scène et acteur. Louis Jouvet et Charles Dullin y feront leurs débuts. En 1924, avec des élèves de son école — les futurs « Copiaus » —, il s’installe en Bourgogne, accomplissant alors une des premières expériences de décentralisation théâtrale. Après une activité bouillonnante, notamment à New York et à Florence, il accepte temporairement de diriger la Comédie-Française en 1941, mais est très vite limogé sur ordre de l’occupant allemand. S’appuyant sur ses journaux et carnets, ainsi que sur son abondante correspondance, en particulier avec Gide et Martin du Gard, Marc Sorlot brosse le portrait d’un homme pétri de paradoxes — intransigeant, soucieux de sa liberté, insatiable séducteur mais austère catholique dans les dernières années… — et retrace avec brio les étapes d’un étonnant parcours intellectuel et artistique.







Citadelles et Mazenod nous a habitués aux beaux livres, depuis les Editions d'Art de Lucien Mazenod auxquelles collabora Queneau. Pour le plaisir des sens -  moins pour celui des phynances  - je vous signale ce monument : Ecrire la sculpture. De l'antiquité à Louise Bourgeois,  par Sophie Mouquin et Claire Barbillon.

Présentation de l'éditeur :


Alors que la peinture suscita la création d‘un genre littéraire, l’ekphrasis, et donna naissance à certaines des plus belles pages de la littérature, la sculpture peut laisser penser qu’elle entretient des rapports complexes et plus rares avec l’écriture. Pourtant, lorsque Victor Hugo faisait dire au Jupiter de Phidias : « L’angle de mon sourcil touche à l’axe du monde », il changeait le regard sur l’œuvre muette. Et David d’Angers, le plus grand sculpteur du début du XIXe siècle, considère son art comme une « écriture monumentale », alors que Bourdelle parle de « petit livre de marbre »…Ainsi les figures nées sous le ciseau des plus habiles sculpteurs ont parfois suscité de belles productions littéraires. De grands écrivains romanciers ou essayistes (Montesquieu, Hippolyte Taine, Stendhal, George Sand, Émile Zola) ; de savoureux poètes (Pierre de Ronsard, Boileau, La Fontaine, Philippe d’Arbaud, Philippe de Massa, Alphonse de Lamartine), de remarquables narrateurs (Jérôme de Lalande, Louis Liger, Dezallier d’Argenville, comte de Caylus, Charles-Nicolas Cochin) ou critiques (Francesco Milizia, Abbé Dubos, Denis Diderot, Quatremère de Quincy, Winckelmann) et même des artistes eux-mêmes (Benvenutto Cellini, Henry Moore) se sont essayés à faire revivre, sous leur plume, la vibration de la pierre, la qualité peaussière, la vie qui jaillit du bloc.
Plus méconnus que ceux consacrés à la peinture, mais non moins passionnant, ce sont ces extraits des plus belles pages de la littérature, consacrées aux plus belles réalisations de la sculpture qui sont ici présentées et réunies pour la première fois.

Liste des auteurs cités : Gabriele D’Annunzio, Robert Antelme, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, L’Arioste, Théodore de Bainville Jules Barbey d’Aurevilly, Charles Baudelaire, Jurgis Baltrusaitis, Yves Bonnefoy, André Breton, Benvenuto Cellini, Blaise Cendrars, André Chastel, Paul Claudel, Jean Cocteau, Colette, Alphonse Daudet, Denis Diderot, Eugène Delacroix, Georges Didi-Huberman, Alexandre Dumas, Maurice Druon, Umberto Eco, Paul Éluard, Dominique Fernandez, Henri Focillon, Jean de la Fontaine, Anatole France, Sigmud Freud, Théophile Gautier, Jean Genet, André Gide, Johann Wolfgang von Goethe, Edmond et Jules de Goncourt, José Maria de Heredia, Jeanne Hersch, Homère,Victor Hugo, Joris-Karl Huysmans, Eugène Ionesco, Henry James, Tahar Ben Jelloun, Alphonse de Lamartine, Valéry Larbaud, Charles–Marie Leconte de Lisle, André Malraux, Louis Marin, Michel-Ange, Jules Michelet, John Milton, Henry Moore, Anna de Noailles, Erwin Panofsky, Charles Péguy, Charles Perrault, Pline l’Ancien, Alexandre Pouchkine, Ezra Pound, Marcel Proust, Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy, Quintilien, Aloïs Riegl, Rainer Maria Rilke, Auguste Rodin, Pierre de Ronsard, Jean-Baptiste Rousseau, marquis de Sade, Charles Augustin Sainte-Beuve, George Sand, Jean-Paul Sartre, Louise-Germaine de Staël, Stendhal, André Suarès, Paul Valéry, Giorgio Vasari, Alfred de Vigny, Virgile, Ambroise Vollard, Voltaire, Johann Joachim Winckelmann, Rudolf Wittkower, Heinrich Wolfflin, Marguerite Yourcenar, Émile Zola.






Signalons enfin la parution d'un livre signé de notre ami Alain Goulet et joliment intitulé La vie d'une femme à des messieurs sans compréhension, aux éditions MJW Fédition (maison créée en hommage à Pierre Fédida).

Présentation de l'éditeur :
« Elle s'appelait Lise et c'était ma grand-mère ». Ainsi commence l'histoire romanesque, touchante et tragique d'une femme qui aspirait à être aimée et à aimer, qui avait décidé d'être libre et qui, peu à peu, s'est trouvée vaincue et acculée à la mort. Mais avant de se passer une corde au cou, se sentant méconnue, elle a tenu à témoigner du parcours de son existence dans un coin de campagne de la Thiérache à une époque marquée par les guerres, et au-delà d'elle, pour toutes les femmes qui, comme elle, ont fini par être écrasées par leur entourage et les circonstances de la vie. Cette histoire, c'est donc d'abord elle qui l'a écrite pour témoigner de ce qu'elle avait vraiment vécu et se faire reconnaître de tous les hommes auxquels elle s'était confrontée, engoncés dans leur prétendue supériorité.
Par-delà ce destin singulier, cette chronique réveille aussi toute une époque, éclaire un milieu, et constitue une tranche d'histoire vécue dans un coin de la France de la première partie du XXe siècle. Au passage, on y trouvera matière à méditer sur ce qu'on appelle la folie et la manière dont elle peut se saisir de chacun, avec son dramatique engrenage.
On se constitue toujours à travers autrui, par transmission ou élection. Grande loi universelle de la sympathie et de l'amour.


Aucun commentaire: