La république des livres, le blog de Pierre Assouline, signale une nouvelle traduction de Leaves of grass par Eric Athénot chez José Corti éditeur.
Whitman : "Je me bouscule le sang d'un de ses poèmes, parfois", confie André Gide à son nouvel ami Copeau dans une lettre du 29 janvier 1904. Tout comme Wilde, qu'André Gide a rencontré, Whitman était alors un symbole de ralliement pour les homosexuels, célébrant "le tendre amour de l'homme pour son camarade, l'attraction de l'ami vers l'ami" dans Calamus.
Aussi Gide sera-t-il indigné par le portrait de Whitman que dresse Léon Bazalgette en 1908 et plus encore par la traduction française de Leaves of grass – Feuilles d'herbe – du même Bazalgette l'année suivante, qui a gommé toute la part homosexuelle de Whitman et refusera toujours de l'admettre.
Au même moment, Gide travaille à Corydon et à une nouvelle traduction de certains poèmes de Feuilles d'herbe. Dans le bureau de Corydon, on retrouve un portrait de Whitman et la discussion s'engage au sujet de cette déformation des poèmes par Bazalgette. Les morceaux choisis de Whitman traduits par Gide, Schlumberger, Laforgue, Larbaud, Viélé-Griffin paraissent en 1918 à la NRF. La première édition confidentielle de Corydon en 1920. L'édition "grand public" en 1924.
A lire en ligne dans les Gidian Archives : l'article de Bazalgette défendant de nouveau Withman au travers d'une critique de Corydon...
3 commentaires:
Whitman a aussi, il me semble, influencé les symbolistes, dont André Gide à ses débuts.
Merci pour ces informations fort intéressantes en marge de l'oeuvre d'André Gide.
Entièrement d'accord avec vous !
Je ne souhaite pas entrer sur ce blog dans des le "commentaire de texte", toutefois, il m'a toujours semblé qu'on pouvait rapprocher Leaves of Grass de certains passages des Nourritures.
Infuence, en effet.
En 1920, c'est encore plutôt un "private printing" plutôt qu'une "édition confidentielle".
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