L'Atelier André Breton vient de mettre en ligne un superbe site qui donne à voir l'ensemble de la collection amassée par Breton ainsi que des reproductions de documents, manuscrits et lettres.
Vingt-deux des documents présentés concernent - de plus ou moins près - André Gide.
Ainsi en juin 1920, Aragon, Breton, Eluard, Fraenkel, Paulhan, Soupault et Péret sont réunis pour un "jeu surréaliste" de notation (de -20 à 20) des écrivains et des figures historiques et mythiques. Comme attendu, l'exercice tient à la fois du jeu de massacre qui cache mal les insuffisances, les méconnaissances et les haines, et de la provocation puérilement thuriféraire. Gide ne s'en sort pas si mal. Sa moyenne est bien entendu relevée par Paulhan tandis qu'à l'autre bout de l'échelle de notation, Eluard prend pour Gide comme pour beaucoup d'autres le contrepied de ses amis.
Les notes obtenues par Gide :
Aragon : 9
Breton : 12
Eluard : -19
Fraenkel : 14
Paulhan : 17
Soupault : 10
Péret : 7
A titre de curiosité, on trouvera aussi les poèmes de Pierre de Massot qui s'ouvrent par "Les testicules d'André Gide sont plats comme "le miroir des sports..."", ou ce récit d'un rêve de Breton mettant en scène Copeau et Gide en Dr Jekyll et Mr Gyde...
A voir aussi ce feuillet autographe de Breton, écrit en février 1952, qui commence par "Je ne suis peut-être pas très qualifié pour parler de Gide" mais confesse dans le dernier paragraphe : "En dépit des réserves personnelles que j'ai formulées pour commencer, j'estime que sa disparition laisse un vide dans la conscience de ce temps".
2 commentaires:
Je suis très déçu par Éluard. Il avait une dent particulière contre Gide ?
Plutôt qu'une dent, peut-être le dentier postiche dont se servaient ces jeunes gens pour mordre la génération précédente ?
Dans ce "jeu surréaliste", Eluard est le seul à voir le "jeu" avant le côté "surréaliste", le seul à ne pas prendre l'entreprise au sérieux.
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