vendredi 19 août 2011

"L'opinion" dans L'évènement de mars 68




 Dossier sur la Correspondance Gide-Martin du Gard

L'évènement, n°26, mars 1968 (cliquer pour agrandir)

SARTRE (Qu'est-ce que la littérature) : « Pour l'essentiel, les écrivains de cette période me paraissent avoir réalisé en leur personne et par leurs œuvres l'ébauche d'une réconciliation entre la littérature et le public bourgeois... incapables d'embrasser sans réserve l'idéologie bourgeoise comme aussi bien de condamner sans recours la classe dont ils font partie... pour se sauver eux-mêmes, ifs sauveront la bourgeoisie en profondeur. »

ROY (Descriptions Critiques I) : « Le drame de Roger Martin du Gard, le drame de ses héros, c'est de ne consentir à fonder leur réflexion que sur la science... mais de ne consentir à fonder leur morale que sur une adhésion individuelle de l'esprit à chaque instant remise en question, menacée par la critique intérieure, solitaire. »

GIOVONI (député à l'Assemblée consultative provisoire — 7 juillet 1944) : « Cet écrivain frelaté qui a exercé une trouble influence sur les jeunes esprits, fait du défaitisme en pleine guerre... Sa manie de l'originalité et de l'exotique, son immoralisme et sa perversité en font un individu dangereux... Aujourd'hui la littérature est une arme de guerre : c'est pourquoi je réclame la prison pour André Gide. »

C.E. MAGNY (Histoire du Roman Français depuis 1918) : « Le monde de Roger Martin du Gard refuse absolument le sublime, s'interdit d'en poser la possibilité, aussi est-il muré dans son tragique intérieur et c'est cette fermeture métaphysique délibérée de la pan de l'auteur qui lui donne à la fois sa grandeur et son caractère désespéré. »

A. GIDE (Journal) : « Longue conversation avec R. Martin du Gard, tapi dans son matérialisme comme un sanglier dans sa bauge, Le Dantec, Taine sont ses Evangiles ; dans tout ce que je lui objecte, il tient à voir une manifestation de mon hérédité chrétienne. »

F. MAURIAC (Le Figaro Littéraire, 22-1-1968) : « Ce grand bourgeois de gauche (R. Martin du Gard) a pu, il en convient, avoir paru naguère d'accord avec Gide dans son effort pour comprendre le bolchevisme, mais, ajoute-t- il, je me refuse à être affilié (comme d'ailleurs j'ai constaté moi-même au lendemain de la libération qu'il refuse à se « mouiller »). »

Dossier sur la Correspondance Gide-Martin du Gard
L'évènement, n°26, mars 1968 (cliquer pour agrandir)

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