Gide a fait l'objet d'une "Question pour un champion"
Emission de jeu « Question pour un
champion » du mardi 26 juillet 2011 sur France 3. Lors du
questionnaire opposant les deux candidats finalistes (dont l'un était
un pasteur !), il faut retrouver la phrase célèbre qui se prolonge
par « volets clos; portes refermées; possession jalouses du bonheur
» et dont l'auteur « né en 1869 est d'origine protestante par
son père et catholique par sa mère »...
Il faut dire que le sponsor de
l'émission, les éditions Larousse, a mis du temps à rectifier les
notices de ses dictionnaires et encyclopédies. Aujourd'hui encore,
ce passage de l'encyclopédie en ligne Larousse n'est pas des plus
clairs (ni des plus empathiques, ni des plus exacts...) et la phrase précisant que « les deux parents sont
protestants » semble intercalée comme un mauvais correctif :
« Le père, Paul Gide
(1832-1880), Languedocien, professeur de droit, apporte tendresse et
gaieté. La mère, née Juliette Rondeaux, d'une famille de riches
industriels rouennais et catholiques, est une femme de devoir,
dévouée et bonne, mais austère. Les
deux parents sont protestants. Ils possèdent des biens sous
le soleil, plusieurs propriétés - Uzès dans le Midi, La Roque et
Cuverville en Normandie - et un bel appartement à Paris, rue de
Tournon. Dans ces racines contradictoires, Gide a voulu voir
l'origine de son déchirement : en réalité, l'hérédité puritaine
et normande pèse lourd dans la balance. » (source)
A moins que la question n'ait été
rédigée d'après le recueil de Sélection du Reader's Digest
signalé dans le dernier BAAG par Alain Goulet :
« Petite promenade au dernier
Salon du Livre de Paris, où je tombe par hasard sur le stand de
Sélection du Reader's Digest, où mon œil est attiré par le titre
: Littérature française, un recueil d'extraits d'œuvres, de Jean
Froissart à J.M.G. Le Clézio, ouvrage préfacé par Patrick Poivre
d'Arvor qui ne paraît pas la meilleure référence en la matière
(623 pp., 2010). Je le saisis, le feuillette, et constate que Gide
est représenté par un extrait des Caves du Vatican curieusement
découpé dans les chapitres 1 et 2 du Livre V, c'est-à-dire
l'épisode du crime de Lafcadio, sans que jamais la référence ni le
découpage ne soient indiqués. Cet extrait est précédé, p. 465,
d'une brève notice de présentation de l'auteur, non signée, où
l'on peut lire des affirmations fausses et inexactes, tant de fois
combattues, telles que : « Fils d'un Cévenol protestant, érudit et
tolérant, et d'une Normande au catholicisme austère [...] La
Nouvelle Revue Française, mensuel littéraire qu'il fonde en 1908.
Devenu le pape des lettres, il publie plusieurs ouvrages
retentissants, parmi lesquels Les Caves du Vatican (1914), Corydon
(1923) [...] Considéré comme « le contemporain capital » par
Malraux [...]» On frémit en imaginant la somme d'erreurs et
d'assertions fantaisistes que peut véhiculer un tel ouvrage ! »
(Alain Goulet, BAAG n°171, juillet 2011, p. 425)
Petite précision : personne n'a trouvé
la bonne réponse à la question posée par Julien Lepers.
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